Mon Lapin Quotidien n° 21 (L’Association) : faites vos jeux (...)

Mon Lapin Quotidien n° 21 (L’Association) : faites vos jeux !

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Plus de cinq ans après son lancement, la revue de L'Association bouillonne toujours autant. Une marmite qui ne suit aucune recette et favorise pourtant la création, entre arts graphiques et littérature, humour et politique, expérimentation et promotion des auteurs maison. Le nouveau numéro, dédié au jeu sous toutes ses formes, ne déroge pas à la formule.

Plus de soixante-dix artistes réunis sur douze pages ! Certes, celles-ci sont d’un très grand format, mais quand même : la crise du logement n’est pas loin. Et les colocataires viennent d’horizons très divers. De la bande dessinée, bien sûr, qu’il s’agisse d’habitués de L’Association ou d’invités. Mais aussi de la peinture, avec Tom de Pékin par exemple, ou de la littérature, avec Éric Chevillard et Hervé Le Tellier notamment - excusez du peu !


MLQ #21 © L’Association 2022

Malgré tout, la cohabitation se passe plutôt bien. Bien sûr, il y a des entrechoquements et il faut prendre le temps de s’immerger dans le maelström, mais c’est le but de la revue dirigée par Quentin Faucompré. Proposer ce que l’on ne peut trouver ailleurs, organiser la rencontre entre des artistes étrangers au sérail de la bande dessinée et des figures de la bande dessinée alternative, faire jaillir les idées et les saillies : Mon Lapin Quotidien est un laboratoire sur papier, un canard à rebours de la mode vouée aux formats tabloïd et aux « mooks ».


MLQ #21 © L’Association 2022

MLQ - pour les intimes - a cinq ans révolus. Une belle longévité à l’heure où la presse BD n’est pas au mieux. Il faut dire que la revue, distribuée en librairie, ne reproduit aucun modèle existant. Un format hors normes pour une faible pagination, du noir et blanc presque exclusivement, une parution trimestrielle, pas de sommaire fixe et des numéros thématiques où la liberté des artistes prime : L’Association ne vise pas forcément un lectorat habitué à la bande dessinée, ou du moins pas uniquement.

Ce 21e numéro s’inscrit dans la lignée des précédents. Extrêmement touffu et disparate, ludique, surprenant et provocateur parfois malgré un thème - les jeux au sens large - assez commun. Un peu de bande dessinée, beaucoup de dessin, du roman-photo, des petites annonces et des aphorismes, quelques références à la vie politique et de la poésie... La variété est énorme et contraste avec la ligne éditoriale, devenue assez sage avec le temps.

Reste une question : combien de temps ce projet si étonnant et sans équivalent actuellement tiendra-t-il au sein d’une maison d’édition où Lewis Trondheim, dont on annonce un épisode de Lapinot dans l’univers d’Astérix, semble très présent ?