Mon frère, cet Otaku - Par Mimu Oyamada - Komikku

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Une incursion dans le monde du BL (Boys Love) vu à travers les yeux d’une néophyte dont le frère s’avère une véritable légende dans le domaine. "Mon frère, cet Otaku" dépeint la vie quotidienne d’un jeune homme reclus, ne vivant que pour ses adaptations d’un manga d’aventure en BL, sous le regard effaré de sa jeune sœur.

La simple évocation du terme "Otaku" donne une image stéréotypée d’un jeune homme frêle, portant généralement des lunettes et vouant une passion débordante aux héroïnes de mangas et leurs interprètes vocales dans les animés – les Seiyu. Difficile dans ce cas d’imaginer Teruo, 20 ans, dans ce cas de figure. Il est grand, beau… S’il n’était pas d’une timidité maladive, il pourrait même être mannequin !

Or, sa sœur Kirika, 18 ans, nouvellement inscrite à l’université, ne connaît de son frère, depuis ces quatre dernières années en tout cas, que la porte de sa chambre dans laquelle il s’est enfermé. Au grand dam de leurs parents qui ne savent comment aider leur fils, lui qui ne sort jamais et interagit à grand-peine avec sa famille.

Mais tout va changer le jour où il demandera à Kirika, devenue fraîchement adulte, de l’aider dans l’édition d’un Dôjinshi BL interdit aux moins de 18 ans [1]. Commence pour le frère et la sœur une nouvelle étape dans leur relation qui les inspire mutuellement : l’une découvrant un univers totalement unique et inédit, l’autre essayant de s’ouvrir petit à petit à ce monde qu’il craint depuis quatre ans.

De l’aveu de Mimu Oyamada, l’autrice, ce premier tome multiplie les termes techniques sur l’univers des BL et des dôjinshis ; de même que des expressions techniques dans le monde de l’édition. Toutefois, grâce au personnage de Kirika, totalement novice dans ces domaines, le lecteur parvient petit à petit, à l’instar de l’héroïne, à comprendre et se familiariser avec cette terminologie afin de pouvoir apprécier ce manga à la fois drôle et attendrissant.

En dépit des péripéties souvent loufoques que nos deux protagonistes doivent traverser, les thèmes sont somme toute assez sérieux : comme le monde impitoyable de l’édition principalement, mais également la réclusion volontaire de Teruo, incapable d’interagir dans la vie réelle soit à cause de sa passion dévalorisée pour les BL, soit pour une raison encore inconnue.

Dans tous les cas, le style graphique classique mais percutant de ce premier tome et l’humour mâtiné de sentiments profonds font de Mon frère, cet Otaku une série qui se démarque dans un segment éditorial déjà bien présent, notamment avec la récente série BL Métamorphose de Kaori Tsurutani aux éditions Ki-oon.