Né en 1986, Joseph Safieddine a la chance d’être le voisin de Marcel Gotlib, ce qui l’incite à s’intéresser de près au métier de la bande dessinée. Il fait des études de commerce et de communication avant de se lancer dans l’écriture de scénarios. Il débute dans l’édition alternative (Enfants rouges, Manolo Sanctis…) avant de se faire remarquer avec L’Enragé du ciel (Sarbacane, 2015. Dessin : Loïc Guyon), et surtout Yallah Bye (Le Lombard, 2015), avec le dessinateur coréen Kyung Eun Park avec qui il collabore à nouveau sur Monsieur Coucou.
C’est une collaboration idéale car le Coréen passé par l’illustration à Émile Cohl de Lyon, puis aux Arts Déco de Strasbourg, est passionné par ces histoires de guerre civile fratricide jusqu’à aller au Liban, la terre d’origine de son scénariste, pour se documenter. Il en revient avec une vision tendre et cependant objective, gorgée de lumière et surtout d’une infinie empathie pour les femmes et les hommes qui y vivent, en passions et désillusions, trimballées par l’Histoire.
Le fil de l’intrigue est ténu dans ce récit d’un Libanais bien intégré en France –mais qui se demande s’il est bien à sa place- et qui doit retourner au pays pour respecter le vœu d’une mourante. Arrivé là-bas au sein de sa famille, il nous fait découvrir une galerie de personnages opposés sur le sens qu’ils donnent à la vie, mais sculptés avec incroyable justesse tant dans le rendu des situations que dans la restitution des instants, qu’ils soient signifiants ou insignifiants, mais qui restent à jamais gravés dans les mémoires car ils sont associés aux moments-clés d’une existence.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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