Dans ce tome, la vie des jeunes parents que sont Jean et Cathy suit son cours, pendant que Félix connaît des problèmes de couple qui le mettent plus bas que terre, et que la copine de Cathy déprime parce qu’elle ne se trouve pas de mecs...
Ces saynètes, souvent à chute, sont manifestement censées créer un effet de mosaïque, mais l’impression générale est plus celle d’une collection dépareillée, et les différentes situations réalistes mais décalées auxquelles sont confrontés les protagonistes semblent souvent tomber à plat. On a l’impression que les personnages tournent un peu en rond, et l’énergie présente dans les précédents albums fait quelque peu défaut. Cette impression est-elle due à cette narration éclatée ? En tout cas, une bonne partie de l’album laisse apathique, alors qu’heureusement, certaines histoires remontent le niveau, comme les rencontres que font Jean et Cathy avec des nourrices potentielles pour leur fille Julie : le cocasse le dispute à l’hilarant, et l’on retrouve ce qui faisait le charme des précédents albums.
Le dessin est, lui, toujours aussi agréable, expressif et ouvert, comme le sont les couleurs. Une excellente idée de l’éditeur fera dépenser quelques euros de plus aux amateurs, mais pour une très bonne raison : l’album est également vendu sous coffret, accompagné d’une imitation de carnet de croquis des auteurs reprenant divers travaux préparatoires, ébauches de planches ou scènes inédites. Une belle occasion de voir à quoi ressemble Monsieur Jean avant les finitions.
Un Certain équilibre n’est donc pas un album inintéressant, mais le sentiment de surplace que dégagent certains personnages n’est probablement pas étranger au manque d’enthousiasme que peut ressentir le lecteur.
(par François Peneaud)
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