Tandis que Kudo est sollicitée pour enquêter sur des phénomènes étranges touchant les livres des archives de Tsukuyomi, le combat opposant Engekibu et Hachi-kazuki s’achève sur la défaite de la seconde. Poussé par un mauvais pressentiment, Gekko part à sa recherche avec l’aide de Tendô. Arrivés sur le lieu de l’affrontement, ils font face à un vieil ennemi...
Les évènements s’enchainent non-stop dans ce nouveau tome riche en rebondissements. Toujours sous le coup du jugement des Anciens, il ne reste plus que cinq jours à Gekko avant que sa condamnation ne soit exécutée. Cela ne l’empêche pas d’agir lorsqu’il comprend que son amie d’enfance est en danger. Ni une, ni deux, le voilà parti pour la lune, accompagné de Hachi et Tendô !
Une occasion en or pour Kazuhiro Fujita de créer un univers à la fois onirique et oppressant, nous offrant à voir des paysages désertiques d’où émergent des éminences à l’aspect organique. Les personnages traversent des chemins semés de bambou dont la nature véritable leur sera révélée, ainsi que des salles gigantesques aux parois ornées de sculptures de géants. Des décors qu’on croirait tout droit sortis d’une peinture de Zdzisław Beksiński .
Il est amusant de constater que l’auteur utilise les principes du conte de fée pour sa trame principale : les héros pénètrent un monde inconnu dans lequel ils vont devoir évoluer, aidés en cela par des individus qui croiseront leur route, leur apportant, soit des informations ou leur soutien pour avancer, soit des objets "magiques" en guise de récompense pour combattre l’ennemi. Chaque étape est respectée, permettant à l’histoire de progresser sans temps mort. Toutefois, Fujita a le bon goût d’éviter toute circonvolution scénaristique, pour amener les choses simplement (peut-être un peu facilement, mais n’est-ce pas ainsi que se déroule un conte ?) mais efficacement.
Bien sûr, les interactions entre les protagonistes ne sont pas mises au placard, gratifiant le lecteur de savoureuses répliques. Les combats restent dynamiques et percutants grâce au style graphique très nerveux de Fujita.
Enfin, il est intéressant de montrer le monde de la lune, astre lié à la rêverie, comme le lieu où toute création issue de l’imaginaire est proscrite, car considérée comme dangereuse ou corruptrice. Un état d’esprit qui n’est pas sans rappeler certaines idéologies marquant notre époque.
(par Tahani Biernat)
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