Yan Faucher est un adolescent de treize ans, tué accidentellement par un dealer. Un an après son inhumation, il se réveille à l’intérieur de son cercueil. Il est devenu un mort-vivant. Son esprit intact, il est bien décidé à retrouver celui qui l’a fait passer de vie à trépas. Mais Yan tient aussi à reconstruire sa famille, déchirée par sa mort. Il est aidé par son meilleur ami Nicolas, ainsi que par Alice, une fille secrètement éprise de lui lorsqu’il était vivant. Il doit aussi lutter avec les désagréments que lui confère son état de cadavre, comme la décomposition ou l’odeur de mort.
À la fin du tome précédent, Alice était tuée par le même assassin que le sien. Mais Yan ne pouvant se montrer à la police, il rejoint sa famille, forcément sous le choc de le revoir un an après son enterrement. Au début de ce troisième tome, ses parents sont dans le déni et préfèrent quitter la maison, lui reprochant d’être revenu dans cet état. Son frère et sa sœur sont, eux, ravis de le revoir. Yan a une idée en tête, il veut dérober le corps d’Alice, persuadé qu’elle deviendra une morte vivante comme lui.
Ce troisième album clôt le premier cycle de la série. Mort et déterré n’est pas qu’une histoire de zombies, ni une simple comédie. Différents thèmes sont mis en avant au fil des récits et ce volume s’intéresse particulièrement à la famille et à l’adultère. Mais elle met aussi l’alcoolisme en avant et l’autodestruction que cela implique. Le scénariste Jocelyn Boisvert s’empare de ces thèmes pour écrire une sorte de vaudeville avec de nombreux rebondissements. Il n’hésite pas à retourner de glauques péripéties en situations comiques. Ainsi, on assiste à un vol de cadavre dans un crématorium, à plusieurs enterrements, et la dépouille d’Alice est trimballée à travers l’histoire, sans que ces faits nuisent à l’aspect comique du récit, ni le rendent déprimant.
Le trait de Pascal Colpron est très efficace pour alterner les scènes drôles et celles qui apparaissent comme tragiques. Il était d’autant plus important que le dessin soit équilibré et ne bascule pas trop dans la mélancolie ou dans le burlesque. Les couleurs d’Usagi sont aussi adaptées pour mettre un vernis changeant d’humour et de drame sur ce récit.
(par Adrien LAURENT)
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