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Motörhead : la naissance du groupe le plus bruyant du monde – Par Irwin, Calcano, Riera, Belandria & Mansilla – Huginn & Munnin

Par David SPORCQ le 8 juillet 2022                      Lien  
La formation d’origine composée de son leader et fondateur Lemmy Kilmister (basse et chant), Phil « animal »Taylor (batterie) et "Fast" Eddie Clarke n’est plus. Ils sont tous les trois décédés. Mais de leur passage terrestre, ils ont laissé quelques bons albums de hard rock et surtout, ils ont marqué de leur empreinte l’histoire du Rock. Ils ont influencé les plus grands noms de la musique « Metal » comme Metallica pour n’en citer qu’un seul. C’est le début de l’épopée de ce groupe hors du commun jusqu’à son apogée qui vous est conté dans cet album.

C’est à Londres en 1975, après s’être fait virer du groupe Hawkwind que Lemmy a formé son propre combo, qu’il voulait trio de rock pur et dur à la manière d’un MC5 ou d’un Jimi Hendrix.

Le trio dont personne ne voulait entendre parler se lança dans une inimaginable tournée de clubs, une interminable succession de nuits blanches, de matins brumeux et froids, jouant partout où on voulait bien les laisser jouer pour quelques livres sterling.

La presse anglaise s’acharnait contre eux, les qualifiant de « pire groupe au monde. » Il faut bien admettre que les membres du groupe ressemblaient plus à l’époque à trois vagabonds faméliques qu’à des rockers dans le vent. Leur hard rock apparaissant en pleine vague punk était considéré comme dépassé par les critiques. Et pourtant, à chaque concert, Motörhead gagnait quelques fans qui les appréciaient autant pour leur outrance que pour leur authenticité.

Motörhead : la naissance du groupe le plus bruyant du monde – Par Irwin, Calcano, Riera, Belandria & Mansilla – Huginn & Munnin

Aucune maison de disques ne voulait signer de contrat avec ces trois « has-been » de l’ultra violence musicale jusqu’au jour où on leur accorda la possibilité d’enregistrer un single. Ils choisirent l’option de reprendre un standard du rock Louie, Louie qui grimpa suffisamment et étonnamment dans les charts pour leur permettre un passage télévisé à la BBC dans l’émission « Top of The Pops ».

Leur ténacité finissait par payer. Mais le fer à peine rougeoyant, il fallait maintenant frapper sans relâche sur l’enclume. Ce qu’ils firent, enchaînant albums et tournées jusqu’à ce que tout le monde se rende à leurs arguments. Ils obtinrent finalement un numéro un des ventes avec leur album enregistré en public « No Sleep ‘Till Hammersmith » témoignage officiel de cette razzia sonore en terre anglaise. Ce qui était absolument improbable pour le genre musical mais le noyau des fans durement gagnés soir après soir constituaient désormais une armée d’inconditionnels qui allaient soutenir leur groupe contre vents et marées.

Motörhead, c’était plus que de la musique, c’était aussi une philosophie de vie dont la devise « Born to lose, live to win » sorte de carpe diem à l’anglaise appliquée à outrance où chaque minute de vie se grille comme une dernière cigarette. Une vie parallèle au monde connu, sans compromis, sans bornes, où chaque instant se vit intensément. Une vie d’excès en tous genres où le « sex, drugs and rock’n’roll » n’est pas une vaine expression.

Une défonce permanente qui laisserait n’importe quel individu normalement constitué sur le carreau. Leur réputation se bâtit également sur leur volume sonore qui, sans jeu de mots, dépassait l’entendement. Un mur d’amplis Marshall qui crachait une déflagration de décibels à chaque accord plaqué sur la Rickenbacker du célèbre bassiste. C’était à une époque où il n’existait pas encore de règlementation à ce sujet. Ils jouaient tellement fort qu’un soir, ils firent tomber le plâtre du plafond sur leur public médusé. Aussi, un atout majeur du groupe en dehors de son authenticité et de son honnêteté, était son humour très british. Fans des Monty Python, leurs entretiens avec la presse finalement acquise à leur cause ou leurs apparitions télévisées ne manquaient pas de clins d’œil humoristiques.

L’album de BD, réalisé en bichromie et dont les dessins se basent sur de nombreuses photos, rend bien compte de ce que furent les débuts du groupe. Il est très documenté. Les auteurs ont mis un point d’honneur à retracer l’épopée du trio au mieux en se basant sur des biographies et des témoignages. Ils n’ont pas manqué de demander à des spécialistes de relire leur ouvrage afin d’en gommer toute erreur éventuelle et d’y apporter les précisions nécessaires.

Il se lit rapidement et vous donnera sans doute l’envie d’en connaître davantage et de vous intéresser à la discographie du groupe le plus bruyant du monde.
Dans la postface, les auteurs laissent entendre qu’une suite pourrait voir le jour dans un prochain opus.

Une partie des cendres de Lemmy Kilmister (décédé en 2015 d’un cancer foudroyant) a été déposée par Mikkey Dee (actuellement batteur des Scorpions et Phil Campbell (tous les deux membres de la dernière incarnation du groupe) au pied de la statue érigée à la mémoire du leader de Motörhead cet été au festival de Metal Hellfest à Clisson.

Entretemps, gageons que la formation d’origine s’est reformée dans l’au-delà ou quelque part dans l’univers, ce qui expliquerait les nouveaux trous noirs récemment découverts dans l’espace par les scientifiques.

(par David SPORCQ)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782364808393

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