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Moulinsart contraint la RTBF au silence

Par Nicolas Anspach Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 octobre 2007                      Lien  
Nous vous parlions ce matin de l’émission « {Question à la Une} » qui devait diffuser un reportage sur la gestion de l’œuvre d’{{Hergé}} par ses ayant-droits. {{Nick Rodwell}} a obtenu cet après-midi, en référé, l’interdiction de la diffusion de certaines séquences de ce reportage au Tribunal de grande instance de Bruxelles.

Le site Internet du quotidien belge Le Soir nous apprend que le reportage réalisé par le journaliste Gérald Vandenberghe, devait s’intituler « Tintin aurait-il vendu son âme au diable ? » et s’intéressait d’une part à la baisse des ventes de la série phare des éditions Casterman, mais aussi sur la gestion de l’œuvre d’Hergé par la société Moulinsart, dirigée par Nick Rodwell. Nous écrivions également ce matin, que l’émission contenait une interview de l’époux de Fanny Rodwell [1]. Dans cette séquence, réalisée grâce à une caméra cachée, Nick Rodwell admettrait oralement l’existence d’une "liste noire" de journalistes et autres personnalités « persona non grata » dans l’univers hergéen. Le Soir nous apprend que le patron de Moulinsart reproche à l’équipe de « Question à la Une » cette caméra caché et la divulgation d’un échange ce courriels.

Nous avions déjà évoqué cet ostracisme qui frapperait des personnalités Albert Algoud, Hugues Dayez, Benoît Peeters ou Stéphane Steeman... La procédure lancée par Moulinsart vient appuyer cette supposition. Certaines personnes qui ont, dans le passé, indisposés les gestionnaires de l’œuvre d’Hergé seraient donc mises sur la touche ? Si cela était, quel serait le sens de garder une aussi longue rancune ? Il est clair que ces règlements de compte publics entre Moulinsart et ses détracteurs ne sont pas pour calmer les esprits. Ils exciteront les uns et indisposeront les autres. C’est une ridicule guerre sans fin.

La RTBF a décidé de ne pas diffuser une émission amputée, et « proteste vivement contre ce qui constitue une censure préalable contraire à la liberté d’informer garantie par la Constitution [belge] ». La chaîne télévisée annonce qu’elle fera appel contre cette décision pour pouvoir présenter ce reportage sur ses antennes. La société des journalistes de la RTBF estime «  légitime le recours à la caméra cachée pour montrer l’existence d’une liste noire de journalistes et de personnalités déclarés ’infréquentables’ par la fondation Moulinsart ».

Cette triste affaire renfonce un peu plus le problème relationnel entre certains journalistes et les gestionnaires de l’œuvre d’Hergé.

(par Nicolas Anspach)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Nick Rodwell - Photo (c) Nicolas Anspach

[1La seconde épouse d’Hergé et son ayant-droit universelle

 
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5 Messages :
  • Moulinsart contraint la RTBF au silence
    11 octobre 2007 10:11, par PPV

    Rodwell était remonté dans mon estime de lecteur quand il a réussi à conclure ce fameux contrat avec Spielberg et Peter Jackson, mais là il est retombé dans ses vieux travers paranoiaques... Ce documentaire me paraissait des plus intéressants et surtout utile ! Il y aurait en effet beaucoup a en dire, sur la gestion de Moulinsart !!!

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    • Répondu par Sergio Salma le 11 octobre 2007 à  19:12 :

      En même temps , si des films avec des artistes de ce niveau sont en chantier, ça signifie que la gestion de Moulinsart est quand même efficace.
      Un musée en construction et une image de marque que je trouve respectueuse de l’oeuvre d’Hergé malgré ce qui nous semble être des dérives , tout ça prouve un sérieux incontestable. Mais quand la passion et l’argent font partie du débat, on en vient vite aux excès .

      Le problème (en Belgique) c’est que cette Oeuvre semble pour beaucoup relever du domaine public tellement le lien affectif qui nous y lie est fort. On est donc gêné qu’une personne et la loi puissent ainsi jouer avec nos émotions et nos souvenirs d’enfant.

      Caméra cachée. Pourquoi utiliser de telles méthodes ? Qui relance ce climat de suspicion, de méfiance, de paranoïa en fin de compte ?
      Serions-nous contents que l’on diffuse nos dires enregistrés de cette manière ?
      Je ne défends personne, étant moi-même surpris par cette volonté incroyable de contrôle et cette dépense d’énergie .Etant témoin de bagarres et de prises de bec violentes autour d’un univers qui me touche de près , je réagis . J’essaie de comprendre.

      Pourquoi l’avoir annoncé aussi ?! On avait qu’à diffuser et courir les tribunaux. Si on demande l’autorisation de montrer une caméra cachée, évidemment je comprends bien que Moulinsart fasse l’impasse. Là aussi j’essaie de comprendre les uns et les autres.
      Si la démocratie implique la liberté d’expression, elle induit une liberté de la part de toutes les parties, non ?!

      Soyons déjà heureux que le terme "tintin" ne tombe pas sous le coup du copyright.

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    • Répondu par Raphaël le 21 novembre 2007 à  17:01 :

      Que savez-vous de la gestion de Moulinsart ?Etes-vous réellement bien placé pour pouvoir porter un jugement sur sa gestion ?Il est incroyable de constater qu’en Belgique, on a la triste tendance à se tirer dans le pied..on bénéficie ici d’un héritage magnifique (un auteur exceptionnel qui a fait et fait aujourd’hui encore connaître notre petit pays) et on tente de diffuser des reportages ridicules, filmés dans des conditions honteuses (que l’on utilise la caméra cachée pour aller filmer un terroriste voulant s’attaquer à des peuples ou communautés, d’accord..mais ici, revenons un peu sur terre..il ne s’agit que de BD, de pièces de collection et de la gestion (très bonne d’ailleurs) d’un patrimoine qui fait partie de notre CULTURE..)..
      Ah Belgique, pays au combien torturé où les journalistes (à défaut d’autres événements plus importants) tentent de gagner leur croûte de pain en s’attaquant à leur propre patrimoine..quel dommage..

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      • Répondu le 2 janvier 2008 à  04:10 :

        Bien je suis d’accord qu’il ne faut pas pièger les gens. Mais il apparait quand meme, que la société evincent des personnalités et ne veut pas se voir mélangés.

        C’est un énomre travail que fournit moulinsart, mais c’est parfois à la limite de l’acceptable. Si effectivement, ils n’etaient pas génés avec ce reportage, pourquoi ne pas avoir laissé la RTFB le diffuser ? Dès lors, on reconnait une fois de plus la patte du grand patron et sa soif de tout controler. Avant de perdre les droits, et que Tintin tombent dans le domaine public, La Cie jouent encore une fois de plus la carte justice. Quel dommage d’etre à l’opposé de l’image du père fondateur.

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        • Répondu par Cloklo le 27 janvier 2008 à  22:39 :

          Et Oui quel dommage ! Même du Québec on percoit le risque qu’apporte ce désir de pesos versus l’oeuvre de son Fondateur. Hergé doit se retourner dans sa tombe ?

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