Le site Internet du quotidien belge Le Soir nous apprend que le reportage réalisé par le journaliste Gérald Vandenberghe, devait s’intituler « Tintin aurait-il vendu son âme au diable ? » et s’intéressait d’une part à la baisse des ventes de la série phare des éditions Casterman, mais aussi sur la gestion de l’œuvre d’Hergé par la société Moulinsart, dirigée par Nick Rodwell. Nous écrivions également ce matin, que l’émission contenait une interview de l’époux de Fanny Rodwell [1]. Dans cette séquence, réalisée grâce à une caméra cachée, Nick Rodwell admettrait oralement l’existence d’une "liste noire" de journalistes et autres personnalités « persona non grata » dans l’univers hergéen. Le Soir nous apprend que le patron de Moulinsart reproche à l’équipe de « Question à la Une » cette caméra caché et la divulgation d’un échange ce courriels.
Nous avions déjà évoqué cet ostracisme qui frapperait des personnalités Albert Algoud, Hugues Dayez, Benoît Peeters ou Stéphane Steeman... La procédure lancée par Moulinsart vient appuyer cette supposition. Certaines personnes qui ont, dans le passé, indisposés les gestionnaires de l’œuvre d’Hergé seraient donc mises sur la touche ? Si cela était, quel serait le sens de garder une aussi longue rancune ? Il est clair que ces règlements de compte publics entre Moulinsart et ses détracteurs ne sont pas pour calmer les esprits. Ils exciteront les uns et indisposeront les autres. C’est une ridicule guerre sans fin.
La RTBF a décidé de ne pas diffuser une émission amputée, et « proteste vivement contre ce qui constitue une censure préalable contraire à la liberté d’informer garantie par la Constitution [belge] ». La chaîne télévisée annonce qu’elle fera appel contre cette décision pour pouvoir présenter ce reportage sur ses antennes. La société des journalistes de la RTBF estime « légitime le recours à la caméra cachée pour montrer l’existence d’une liste noire de journalistes et de personnalités déclarés ’infréquentables’ par la fondation Moulinsart ».
Cette triste affaire renfonce un peu plus le problème relationnel entre certains journalistes et les gestionnaires de l’œuvre d’Hergé.
(par Nicolas Anspach)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Nick Rodwell - Photo (c) Nicolas Anspach
[1] La seconde épouse d’Hergé et son ayant-droit universelle
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