Depuis décembre dernier, il ne cachait pas sa déception. Après deux années à la tête du RCT de Toulon et un certain succès puisqu’il avait réussi à faire passer ce club de la Pro D2 au Top 14 (en gros de la deuxième à la première division) en invitant sur le terrain des stars de dimension mondiale, le patron des éditions Soleil se montrait grognon.
À l’origine du problème, si l’on en croit le quotidien L’Équipe (25/06/2008), une partie des supporters toulonnais. Le groupe des « Fadas », n’aurait pas apprécié la politique tarifaire du nouveau président qui avait passé l’abonnement de 100 à 210 euros. Et ils le lui auraient fait savoir en des termes pas vraiment amicaux.
Depuis, Mourad Boudjellal a ces supporters-là dans le pif : « J’en ai marre de me faire insulter, confie-t-il à l’Équipe, . J’ai donné beaucoup d’amour à ce club, et on ne me renvoie que de la haine. Je n’ai plus envie de faire rêver ces gens-là. »
Après avoir investi 5 millions d’euros sur sa cassette personnelle dans ce club, il prend ses distances. Mais il en détient toujours 51% des parts et même s’il affirme qu’il n’aura « plus de rôle actif », une fois recruté son remplaçant (avis aux candidats). Il martèle : « Je suis propriétaire du club, je le resterai. », au cas où on n’aurait pas compris.
Entre sa maison d’édition Soleil, légèrement en recul en terme de production pour la deuxième année consécutive (mais c’est peut-être du à une rationalisation du catalogue), dotée d’un navire amiral nommé Christophe Arleston qui publie un livre d’entretiens signé Thierry Bellefroid ces jours-ci, le label Quadrants, piloté par l’éditrice Corinne Bertrand en plein déploiement éditorial et qui vient de recruter le best-seller Midam dans son catalogue, la joint-venture avec Gallimard, Futuropolis qui a pris une position forte dans la bande dessinée d’auteurs et le diffuseur Delsol (joint-venture avec Delcourt), Mourad Boudjellal a plutôt bien diversifié son activité jusqu’ici.
Alors, qu’est-ce qui pousse l’éditeur toulonnais à quitter les vestiaires du stade pour mieux revenir à l’édition ? La nécessité de reprendre les rênes de son affaire ou alors de nouvelles perspectives de conquête ? Le quotidien régional Var Matin rapporte que « le PDG de Marvel souhaiterait le voir un peu plus près de lui à l’avenir » et qu’il a prévu de passer quelques jours en juillet à Miami et Los Angeles, histoire de « préparer son avenir à Hollywood ». Bigre !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Crédits photos : Didier Pasamonik (L’Agence BD).
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