Rome, an 58. L’ombre des crucifiés s’étend sur l’empire tandis que tout Rome bruisse de rumeurs. Néron, le nouvel empereur aurait fait empoisonner son demi-frère, Britannicus.
Agrippine, pour rentrer en faveur auprès de son fils, serait prête à lui ouvrir sa couche. Néron n’aurait de pensées que pour Acté, la belle prostituée qu’il a arrachée à Pallas l’affranchi. Au palais justement, Néron charge Acté d’annoncer à Murena qu’il est pardonné et que rien ne s’oppose à son retour à Rome.
Murena ne demande que ça, mais exige de son souverain la tête de Draxus, l’assassin de sa mère. Draxus qui a commis ce meurtre à la demande d’Agrippine… Néron imagine alors un plan machiavélique qui doit aboutir à la mort d’Agrippine. Il propose à sa mère de faire combattre Draxus contre un gladiateur choisi par Murena. Si Draxus gagne, la garde prétorienne qui veille jour et nuit sur la mère de l’empereur sera doublée. Si Draxus perd, la garde prétorienne sera supprimée. " La meilleure des mères " sent un piège implacable se refermer sur elle.
Fidèle aux récits des plus grands historiens (seul le personnage de Murena est fictif), cette saga qui fait revivre l’évolution - moins manichéenne qu’on le croit souvent - du règne de Néron accumule les lauriers.
(par Patrick Albray)
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"Murena va clore le bec à tous ces écrivains stipendiés de Rome, qui n’avaient pas leur pareil pour salir la mémoire de ceux dont ils traçaient la biographie... en oubliant de préciser que le commanditaire du texte était souvent l’assassin qui avait pris illégitimement la place de son prédécesseur", écrit Michael Green, chercheur au King’s College et caution scientifique pour les deux auteurs. Qui n’avaient pas besoin de cela : la Rome dépeinte par Dufaux et Delaby et le personnage de Néron tels qu’ils l’ont imaginé sont totalement crédibles. Murena, nouvel Alix, redonne vie à la bande dessinée historique sur l’Antiquité, avec les scénarios d’une intensité dramatique forte d’un Dufaux qui signe ici certains de ses meilleurs livres, les dessins puissants d’un Delaby aussi excellent dans les décors que dans la représentation des corps humains (Agrippine, par exemple, est magnifique) et les couleurs chaudes et lumineuses de Dina Kathelyn.