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NYCC, the one and only Comic Con

Par Laurent Melikian le 7 octobre 2019                      Lien  
Du 3 au 6 octobre, la ville qui ne dort jamais a swingué au rythme de la culture populaire. Comme à San Diego en Californie, c’est le moment d’apprécier jusqu'à l'extrême la locomotive comics dans le secteur du divertissement.

Abrité par l’imposant Jarvits Convention Center sur la rive de l’Hudson river, le NYCC est un regroupement festif qui sort largement des limites des planches de BD. Mais qu’importe ! Ici, auteurs et visiteurs ne boudent pas leur plaisir.

NYCC, the one and only Comic Con

Dresscode, Cosplay !
Qu’ils portent un costume de compétition ou un bricolage du dimanche, les visiteurs déguisés sont légions (à vue de nez plus de 10 % du public). À tout âge et dans tous les univers, chacun obtient ici sa minute de gloire. Magique !

Dès le métro, à trois stations du Jarvits Convention Center, on joue le jeu sur l’air de Star Wars

Une scène permanente pour débattre entre cosplayers

Un Transperceneige en barres

Snowpiercer ne s’arrête jamais. BD francobelge, film coréen et maintenant série US à venir en 2020 sur TNT en Amérique, ailleurs sur Netflix. Au NYCC, comme dans le film, les visiteurs sont invités à déguster une barre énergétique à base de peanuts butter et de protéines d’insectes (honnêtement, beuark !) et à se voir remettre un des cinq posters Snowpiercer dessinés par un artiste de DC, ci-dessous Pop Mhan. Y-aura-t-il un remake façon comics ?


L’Orient et la Trumperie

Omar Mirza, scénariste et éditeur a créé le Roaring Sun Studios pour éditer la série Zindan inspirée des contes traditionnels perses et indo-pakistanais. Il a également écrit et publié la parodie The Incapable Trump qui fait un tabac. Omar ne voulant pas être accusé de s’enrichir avec le Président (bientôt Impeachable ?), offre une fois par jour à une heure précise quelques dizaines de copies. Pour lire cette parodie truculente et toutefois subtile, on télécharge l’application Androïd The Incapable Trump

The Far Side online

Comme nous l’annoncions il y a quelques jours, les cartoons de Garry Larson reviennent dans l’actualité. Malheureusement pas de vraie reprise de la série, mais un site et une diffusion numérique pour permettre aux plus jeunes de redécouvrir ce classique des Nineties.

Question de format

Leila Leiz et Dalibor Talajić ont tous les deux œuvré pour le franco-belge. Ils ont aujourd’hui viré leur cuti vers les comics en publiant chez Afterschock. Ils ont eu la surprise de voir leur dernière création en tirage spécial Comic Con, grand format cartonné. Les lecteurs US répondent-ils présents ?

Comics sous surveillance

Il y a toujours un combat à mener pour l’association Comic Books Legal Defense Fund. Cette année elle a agi notamment contre le retrait de certaines bibliothèques scolaires de bandes dessinée sur l’homosexualité comme Fun home d’Alison Bechdel ou une douane américaine tatillonne quand il s’agit d’importation de mangas.

Chez Europe Comics, on rencontre Edanur Kuntman dont on offre gratuitement les premières pages de son roman graphique Behind the window, à propos de la condition féminine dans la Turquie traditionnelle, un témoignage de sa grand-mère.

Le scénariste Andrew J. Rostan publie chez Boom ! Studios Form of a question un récit autobiographique où il confie son expérience de participant au jeu télévisé Jeopardy.

Pause déconnectée

Certains oublient la bousculade entre les stands en se livrant à un jeu de patience. Le puzzle Hellboy chez Dark Horse

Dans la peau de Blacksad

Développé par Microids, le jeu Blacksad under the skin sera disponible début novembre sur PS4, Xbox et PC, plus tard sur Switch. L’événement vaut bien une présence au NYCC avec Juanjo Guarnido excusé sur notre photo, Juan Diaz Canales et Olivier Figere, directeur de produit chez Microids

Une autre histoire de France ?

Chez PKMM, le dessinateur californien Ian Dorian a construit Law of Resistance une science-fiction qui évoque le colonialisme et la migration en s’inspirant des récits de son grand-père né à Marseille, Jean-Haïg Kachadorian.

Artist Alley

Incontournable des conventions de comics. Ici, les auteurs prennent leur indépendance et rencontrent directement leurs fans. Ils étaient plus de 500 cette année à tenir salon dans Artist Alley.

French connection

Huit artistes hexagonaux ont répondu à l’appel d’Artist Alley.

Stéphanie Lavaud, Gérald Parel, Olivier Vatine, Bengal, Paul Renaud et Lanna Souvanny. Olivier Coipel et Nicolas Mérini ont fourni un mot d’excuse pour leur absence sur la photo. À l’extrême gauche, M Gribouille -sympathisant de l’équipe- s’est improvisé coach. Il recrute déjà pour l’année prochaine. Écrire à la rédaction qui transmettra.

Scénariste et éditeur, Kwanza Osajyefo a créé avec le dessinateur Tim Smith 3 un univers de Super-héros où seuls les noirs détiennent des pouvoirs spéciaux. Un écho certain au mouvement Black Lives Matter.

Venu de Portland dans l’Oregon, le calme et souriant scénariste Brian Jones s’est retrouvé voisin de stand avec Yishan Li de Shanghai (entre autres et déployant une énergie peu commune. À quand un scénario de l’un pour l’autre ?

Dennis Kitchen est une légende des comics underground, éditeur avec son label Kitchen Sink de Crumb, Shelton, mais aussi Will Eisner, il est également essayiste et on le découvre ici en auteur très inspiré, anthologie en main.

Joe Eisma fait partie de l’équipe de dessinateur de l’univers "rebooté" d’Archie depuis son passage par la série télé Riverdale. Publié en France chez Glénat.

Chris Claremont a profité de son passage à New-York pour annoncer de nouvelles collaborations chez Marvel. Parmi les fans venus chercher sa signature, un collectionneur américain équipé des Spécial Strange des éditions Lug où furent publiés en français sa saga des X-Men dessinés par John Byrne.

Le grand show chez Superani, Kim Jung Gi et Nicolas Némiri dessinent sous caméra.

Harvey Awards

Contrairement à San Diego, où les Eisner Awards font l’objet d’une cérémonie en grande pompe, les Harvey Awards -dédiés à Harvey Kurtzman, sont décernés en petit comité. Dans la foulée de cette soirée du 4 octobre, nous avons déjà annoncé l’ensemble des récipiendaires

Sur scène, Paul Levitz, scénariste et ancien Président de DC Comics -groupe auquel Mad Magazine est affilié- rend hommage au talent des fondateurs de la revue et à Harvey Kurtzman en particulier. Il rappelle son génie de dessinateur et d’humoriste, mais aussi celui d’éditeur et mentor. Il rappelle que parmi les auteurs qui ont bénéficié des conseils d’Harvey figurent Robert Crumb, Terry Gilliam et … René Goscinny.

Les autrices prennent les devants, elles ont emporté trois Harvey Awards sur cinq. Posant pour la postérité, Ngozi Ukaza, meilleur livre digital avec Check, please !, Rosemary Valero-O’Connell et Mariko Tamaki, meilleur livre jeunesse avec Laura Dean Keeps Braking Up With Me, Maggie Thomson fondatrice avec son mari Don du Comics Buyer’s Guide et Allison Bechdel (Fun Home) qui ont toutes deux été honorées par le Hall of Fame des Harvey Awards. Manquent à ce groupe Ingrid Chabbert et Carole Maurel qui n’ont pas pu venir à New-York mais qui ont néanmoins reçu le prix de la bande dessinée européenne pour Écumes Waves en anglais.

Également à l’honneur, Mike Mignola entre dans le Hall of Fame des Harvey Awards. Jarret Krosoczka est récompensé par le « Livre de l’année » pour Hey, Kiddo, récit autobiographique sur un enfant élevé par ses grands-parents quand sa mère purge une peine de prison.

Mad pas (complétement) mort

Comme une irrévérence à la mémoire d’Harvey Kurtzman, Mad Magazine se porte mal. Il a été annoncé en juin 2019 que la fameuse revue créée en 1952 passe à une vitesse inférieure en consacrant un certain nombre de pages à la réédition d’ancien matériel. Nous avons pourtant rencontré deux auteurs de Mad pour qui la partie continue.

Tom Richmond dans le plus pur style de Jack Davis -caricaturiste star de Mad, décédé en 2016- a été invité par Quentin Tarantino à dessiner une fausse couverture de Mad représentant le personnage interprété par Leonardo Di Caprio dans Il était une fois à Hollywood. La blague est si bonne que la fausse couverture est devenue vraie pour le numéro de Septembre 2019, accompagné d’une parodie de quatre pages de la série fictive dont il est question dans le film.

Peter Kuper poursuit les gags muets des deux espions maladroits Spy Vs Spy créés par Antonio Prohias en 1961. Parallèlement, il poursuit sa carrière d’auteurs de romans graphiques. Son adaptation d’Au cœur des ténèbres d’après Joseph Conrad sera publiée en français chez Ça et Là

L’univers d’Hergé en Cosplay. Sac à papier ! Moulinsart, vite !, un courrier d’avocat !

Prochain NYCC du 8 au 11 octobre 2020, d’ici là, un nouvel hiver vient…

(par Laurent Melikian)

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