Naja, tueuse à gages hyper aguerrie, insensible à la douleur et dotée d’un mental d’acier, se retrouve bousculée par un inconnu qui lui révèle des pans oubliés de son existence. L’armure se fend, la jeune femme au nom de serpent venimeux se découvre des plaies... Mais dans le genre d’organisation pour laquelle travaille Naja, la faiblesse n’est pas une option. Elle va devoir lutter de toutes ses forces pour rester en vie, dans une course sanglante et effrénée tout autour du monde.
Depuis son lancement il y a quatre ans, la série Naja suscitait un enthousiasme nuancé. Il y avait bien ce trait hyper dynamique de Bengal, ces couleurs magnifiques qui donnaient une sensation d’aube permanente,… Mais quelque chose clochait.
Ce quelque chose, c’était le format album cartonné. Un choix éditorial qui ramait à contre courant de ce que le récit de Jean-David Morvan proposait. On le pointe souvent, les scénarios de Morvan ont les défauts de leurs qualités. À force d’écrire des histoires au rythme enlevé, aux multiples rebondissements, le scénariste japanophile s’est éloigné du carcan narratif de la bande dessinée. Mais ce nouveau tempo (et ses corollaires courses-poursuites et lignes de vitesse héritées du manga) avait de quoi frustrer le lecteur lorsqu’on lui servait un récit par tranche de 48 pages.
Aujourd’hui, en proposant une version intégrale des 248 planches en petit format, Dargaud corrige le tir. Mais la question centrale de ces nouvelles bandes hybrides reste économique : comment un auteur et un éditeur peuvent-ils trouver un point d’équilibre financier sur des ouvrages aussi longs ? Le débat est actuel, mais aussi d’avenir…
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Bengal & Morvan, sur ActuaBD :
> « Mon style est à mi-chemin entre le manga et la BD européenne » (Entretien en février 2011)
> Meka T1
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