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Naja – Par Bengal & Morvan – Dargaud

Par Morgan Di Salvia le 12 mai 2012                      Lien  
Naja, série BD d’inspiration manga réalisée par Bengal & Morvan, reparaît d’un seul bloc au format roman graphique. Une évidence, qui sert bien mieux le récit.

Naja, tueuse à gages hyper aguerrie, insensible à la douleur et dotée d’un mental d’acier, se retrouve bousculée par un inconnu qui lui révèle des pans oubliés de son existence. L’armure se fend, la jeune femme au nom de serpent venimeux se découvre des plaies... Mais dans le genre d’organisation pour laquelle travaille Naja, la faiblesse n’est pas une option. Elle va devoir lutter de toutes ses forces pour rester en vie, dans une course sanglante et effrénée tout autour du monde.

Depuis son lancement il y a quatre ans, la série Naja suscitait un enthousiasme nuancé. Il y avait bien ce trait hyper dynamique de Bengal, ces couleurs magnifiques qui donnaient une sensation d’aube permanente,… Mais quelque chose clochait.

Ce quelque chose, c’était le format album cartonné. Un choix éditorial qui ramait à contre courant de ce que le récit de Jean-David Morvan proposait. On le pointe souvent, les scénarios de Morvan ont les défauts de leurs qualités. À force d’écrire des histoires au rythme enlevé, aux multiples rebondissements, le scénariste japanophile s’est éloigné du carcan narratif de la bande dessinée. Mais ce nouveau tempo (et ses corollaires courses-poursuites et lignes de vitesse héritées du manga) avait de quoi frustrer le lecteur lorsqu’on lui servait un récit par tranche de 48 pages.

Naja – Par Bengal & Morvan – Dargaud
Un extrait de "Naja"
© Bengal - Morvan - Dargaud

Aujourd’hui, en proposant une version intégrale des 248 planches en petit format, Dargaud corrige le tir. Mais la question centrale de ces nouvelles bandes hybrides reste économique : comment un auteur et un éditeur peuvent-ils trouver un point d’équilibre financier sur des ouvrages aussi longs ? Le débat est actuel, mais aussi d’avenir…

(par Morgan Di Salvia)

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A propos de Bengal & Morvan, sur ActuaBD :

> « Mon style est à mi-chemin entre le manga et la BD européenne » (Entretien en février 2011)

> Meka T1

> Naja T1, T2, T3, T4

Naja Dargaud ✍ Jean-David Morvan ✏️ Bengal
 
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1 Message :
  • Naja – Par Bengal & Morvan – Dargaud
    12 mai 2012 22:45, par jimi

    D’un côté le style manga pour un 48 pages est frustrant et d’un autre côté le petit format regroupant toute la série donc un format de récit très long pose un autre problème ,celui financier ?

    En clair vous expliquez tout le problème d’évolution de la bd française , des éditeurs , et du lectorat qui ne s’adapte pas visuellement à l’hybridité , les mutations possibles entre bd , manga , comics, etc..??. en tout cas c’est ce que je comprends ( peut être n’ai je pas saisi le propos ??!!) et donc en fonction de ce que j’en comprends , voilà ma réaction :

    il y a certes une différence de construction , de manière de raconter , de propositions graphiques , de découpages et j’en passe entre la bd , le comics , le manga ...certes ...
    mais je ne vois pas pourquoi la mutation , entre bd et manga est un problème ??? je lis une bd je rentre dans l’histoire d’abord , le dessin , et ensuite ou pendant je réalise en parallèle la nouveauté graphique , ou scénaristique , ou autre , qui appartient à telle culture et justement parce que c’est "innovant" je suis parfois charmé , intéressé , et surpris , etc...

    Mais il est clair que le lectorat populaire ( ou général , je ne sais quel terme utilisé) , les éditeurs en général aussi , au vu des productions , au vu des critiques , ne semble pas avoir envie de voir la bd à papa changer ...
    Et ce que je ne comprendrai jamais c’est de figer la bd dans son style culturel ( européen , japonais , américain et autre ) alors que le médium , une feuille et un crayon , est d’un minimalisme financier incroyable et d’une profusion de proposition infinie , pas comme le cinéma ou les enjeux sont phénoménaux à côté , et où là effectivement trop d’enjeux économique , trop de décideurs , trop de cash en somme , ne permettent pas trop de fantaisie...

    mais les histoires dessinées , mince , je trouve ça dommage que l’on ait bloqué , cristallisé , les genres , les styles et qu’aujourd’hui les seules productions qui font parler d’elles plus souvent que certaines soient des trucs bidons d’artistes contemporains , même si certains font des choses intéressantes ..

    Je n’ai jamais trouvé choquant les mutations entre genre...si vous connaissez le travail de Paul Pope vous y verrez très bien l’assimilation de différentes influences dans son travail , les comics, les mangas , la bd européenne , et d’autres arts en plus ...évidemment tous les dessinateurs n’ont pas le talent de Pope , mais ceux qui font Naja ont beaucoup de talent et justement parce que sur un 48 pages le style du premier de la série m’avait attiré et plu j’ai trouvé ça intéressant et motivant d’en lire la suite mais pour une raison économique je trouve ça d’autant plus intéressant d’acheter l’intégrale dans un petit format que toute une série d’albums cartonnés dont le packaging me semble aujourd’hui dépassé ...

    j’ai toujours trouvé le marketing américain , japonais beaucoup plus pratique et incitatif à l’achat ...papier cheap , petit format , possibilité de posséder une collection entière qui ne prend pas trop de place et qui ne vous vide pas le portefeuille...bref..

    tout ceci pour dire que s’il y a un problème pour trouver le point d’équilibre pour les auteurs et les éditeurs , et peut être aussi l’ouverture d’esprit nécessaire du côté du lectorat c’est peut être que l’on se pose trop de question de "consommation" , vendre vendre vendre ( oui il faut vendre pour vivre , garder les éditeurs vivants , et les auteurs aussi) mais peut être qu’en essayant , en prenant quelques risques et en réduisant les publications de 5 000 à 7 000 par an ( peut être mes chiffres sont pas exacts mais peu importe )donc pour résumer en réduisant la surproduction , alors on calmerait le jeu , on provoquerait une sorte de manque et le lectorat s’intéresserait alors à des projets ou l’on y aurait mis du risque ????????????????????????????

    Voilà bon ,je comprends peut être rien du tout , je comprend pas les enjeux du pognon , et je trouve ça vraiment chiant mais apparemment c’est toujours le même problème partout ce maudit fric ...il empêche la création , les idées se réaliser , et en bd je trouve ça terrible car comme je le dis , des feuilles , un crayon , un pot d’encre ..merde, c’est tout de même pas les mêmes paramètres que le cinéma..................

    c’est dommage....
    m’enfin !..

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