Glénat et Fayard n’ont pas lésiné sur les moyens. L’Empereur valait bien cela : trois albums pour raconter sa vie avec, aux manettes l’écrivain et réalisateur de cinéma Noël Simsolo (récemment scénariste de Bézian chez Glénat), Jean Tulard, historien de référence pour Napoléon 1er et pour l’Empire et le dessinateur italien Fabrizio Fiorentino.
C’est sans défaut, bien enlevé, bien dialogué, justement raconté. Là où ça coince, c’est au niveau du dessin. Maniéré en diable, le trait de Fiorentino est instable, sa mise en page inutilement spectaculaire, au détriment du récit. La mise en couleurs, qui plus est, n’arrange rien. Du coup, la fête est gâchée, l’icône piétinée, aucun empathie pour les personnages n’est possible. C’est un raté.
Le Gengis Khan de Denis-Pierre Filippi, Marie Favereau et du dessinateur Manuel Garcia nous semble plus heureux. Déjà parce que l’on connaît moins bien le conquérant mongol. Aussi parce que le récit, enchâssé dans les souvenirs d’un narrateur ayant connu de près le grand homme, est déjà moins scolaire. La palme revenant au dessinateur qui a bien saisi l’ambiance des steppes d’Asie centrale.
On y retrouve ce que l’on aime dans ce genre de récit à la "Oncle Paul" : un personnage charismatique, des faits saillants, de grands espaces. En bref, un dépaysement.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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