Un destin comme celui de Napoléon Bonaparte, ce n’est pas une mince affaire. Et les références sont non seulement dans les livres d’histoires, mais aussi dans nombre de films. On ne pourra pas reprocher à Hasegawa de verser dans la biographie plan-plan. Son approche du personnage est singulière. Dans ce premier volume de 192 pages, il relate d’abord la bataille d’Austerlitz, pour opérer ensuite un flash-back vers la jeunesse de "Napolione" comme l’appelait sa mère en Corse. De là, on suit l’évolution de sa mentalité, de la haine de la France, accompagnée d’un désir de vengeance, à la volonté de s’imposer dans l’armée.
L’épisode d’Austerlitz est frappant de violence et de lyrisme sombre : Napoléon apparaît quasiment divin, toisant ses adversaires avec une assurance majestueuse. L’auteur livre les détails de la préparation des combats, de même que les aspects stratégiques. On a même droit à de petits schémas d’une grande clarté. L’occasion d’ailleurs de réviser ses boulevards des maréchaux...Euh, je veux dire les noms des maréchaux d’Empire : Soult, Lannes (consciencieusement déformé en Lanness d’ailleurs) et autres Davout...
La seconde partie, plus classique, montre Napoléon enfant et ses parents, ainsi que la naissance de sa "vocation". Des personnages de fiction viennent s’immiscer dans le récit, sans pour autant ralentir le rythme.
Ce premier volume prometteur possède en outre la qualité qui fait la différence : la capacité d’intéresser les réfractaires au manga.
(par David TAUGIS)
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