Nous nous étions déjà fait l’écho de cette série lors de la sortie du premier tome, L’école de la vie.
Nassim, alias Nas, évolue dans le quotidien réaliste d’une banlieue ordinaire. Face aux petits comme aux gros soucis, il peut compter sur sa famille, ses copains, et sur la boxe, une école de la vie et du respect. La boxe est un fil rouge. Elle canalise Nas et ses amis mais illustre le propos davantage qu’elle n’est au cœur du scénario. Et c’est bien le principe de cette série : il n’y a pas de méchants, seulement des êtres humains qui se battent contre un quotidien parfois difficile.
Une maman qui essaie d’élever seule son fils du mieux qu’elle peut, un oncle qui a le cœur gros comme ça mais qui a du mal à trouver du travail et avec qui les filles "préfèrent rester amies", et d’autres personnages tout aussi attachants mais parfois à la dérive. C’est donc une série qui va bien au-delà de la simple histoire d’un enfant qui apprend la boxe pour ne plus être embêté par les grands.
Dans ce troisième tome, Nas est confronté au plus grand drame qu’il ait connu : la mort de son grand-père, qu’il adore (c’est lui qui, dans le premier tome, lui permettra de commencer la boxe, contre l’avis de sa mère). Il se renferme sur lui-même alors qu’il doit préparer un combat difficile, au plus mauvais moment. Sans pathos, l’auteur met son héros face à cette épreuve et lui donne le moyen de la surmonter. C’est un album très sensible et juste sur un sujet ô combien difficile.
Ainsi, Ismaël Meziane développe une histoire à son image : généreuse, sensible et réaliste. Derrière l’histoire de ce garçon, il délivre avant tout un message humaniste et universel. C’est aussi une très belle manière d’aborder avec un enfant le sujet complexe du deuil et de l’absence.
(par Jérôme BLACHON)
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