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Need, ceci est mon sang, T1 - Par Marie et Goenthals – Edition Bamboo

Par Patrice Gentilhomme le 10 avril 2010                      Lien  
On retrouve dans ce nouvel album le décor futuriste et terrifiant proposé dans la précédente histoire « ceci est mon corps ».

Le décor Hollywoodien dans lequel évoluent les héros de ce nouveau cycle ne doit pas faire illusion, la société qui y est décrite s’apparente davantage à un 1984 newlook et branché fortement imprégné de technologie et de cynisme. On y retrouve une jeunesse dorée dont la principale occupation consiste à expérimenter de nouvelles drogues et alcools tandis que l’autre partie du monde vit dans la misère et la violence.

Avec ce nouveau cycle, nous voilà invités à parcourir à nouveau ce futur sans avenir où la population mondiale est condamnée par sa propre stérilité, un monde à bout de souffle rongé par la misère, l’hyper-puissance de sociétés multinationales sans morale capable de faire plier les gouvernements. Vous avez dit fiction ?

La société NEED développe une technologie qui pourrait sauver l’humanité de son déclin ; par la privatisation d’embryons. Depuis plusieurs années, l’entreprise stérilise à son insu une partie de la population mondiale pour mieux s’emparer du marché de la reproduction humaine. Biotechnologies, cynisme et cupidité font donc bon ménage ; les dirigeants de cette société ne s’embarrassant guère de principes humanistes !

A la tête de ce marchandage cynique, véritable complot planétaire se trouve le père des deux principales héroïnes : Istelle et Sania qui trompent leur spleen d’ado à travers des expériences de transmutations inédites, Need commercialisant une substance qui permet de s’approprier le corps d’une autre personne afin d’y vivre des aventures à fortes sensations !

Tout comme le héros du précédent cycle, les deux jeunes filles usent et abusent en toute illégalité de ce produit, ce qui ne sera évidemment pas sans conséquence pour la suite de l’histoire.

Ce portrait d’une jeunesse déjà décrite à travers le personnage de Lucas dans les albums précédents n’est pas une suite, mais plutôt un récit parallèle une manière de revoir les mêmes événements à travers d’autres protagonistes.
Ce qui autorise une lecture indépendante des albums.

Avec ce nouveau cycle prévu en deux albums, Damien Marie et Sébastien Goethals prolongent leur exploration de cette société futuriste où cynisme, individualisme et cupidité règnent en maîtres

Need, ceci est mon sang, T1 - Par Marie et Goenthals – Edition Bamboo

Le discours sombre et désespéré (voire parfois désespérant !) de ce récit, est illustré avec finesse par le graphisme nerveux et vif de Sébastien Goethals dont la mise en couleur de Cyril St Blancat renforce l’aspect aseptisé et glacé.

Des atouts qui facilitent l’entrée dans un récit un peu austère et pas toujours très séduisant à la première lecture. Les démonstrations souvent excessives, un peu "appuyées" virent à la caricature au risque de desservir l’ambition d’un propos très « politique » qu’on espérerait sans doute plus rigoureux dans son développement.

Si on perçoit aisément les préoccupations du scénariste : suprématie de la technologie sur les valeurs humaines, nihilisme branché et cynique d’une génération se jouant du réel et du virtuel au risque de s’y perdre, clivage implacable et insolent entre nations riches et pauvres, l’amalgame finit par introduire de la confusion dans un discours trop ambitieux qui finit par dépasser les intentions de son auteur.

Les rebondissements en fin de volume introduiront-ils un nouveau souffle dans ce récit certes généreux mais stéréotypé et un peu confus ?
Réponse (peut-être ?) dans le prochain album.

(par Patrice Gentilhomme)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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