Toute légende a ses origines. Le cataclysme emprisonnant l’Europe dans un climat glaciaire a été provoqué par l’ordinateur Orion, ainsi que cela a été conté dans les épisodes de Neige, mais que s’est-il passé pour que Lenton l’Hospitalier en vienne à tirer sur ses amis Boris & Edith, et laisse leur jeune enfant blond au milieu de la neige ? C’est ce que ce préquel désire explorer !
Chasseurs et marchands, le clan des Vol-ce-l’est vit de la traque des rares animaux pouvant résister à l’hiver permanent d’Orion. Mais alors que deux femmes du clan doivent prochainement accoucher, assurant la pérennité du groupe, ils se mettent en marche vers la ville, pour trouver refuge et soins auprès des Hospitaliers. Mais ils seront irrémédiablement repoussés...
Annoncé depuis plusieurs années, c’est avec ferveur qu’on se jette sur ce préquel attendu. Éric Adam et Didier Convard nous livrent un scénario intéressant mais sans réelle surprise. Néanmoins, on retrouve avec plaisir le monde âpre et froid de Neige.
Le bémol provient du dessin léché de Didier Poli et Jean-Baptiste Hostache : non pas que leur travail ne soit pas professionnel, mais lorsqu’on sort du dessin haché de Gine qui dépeignait ce monde sans pitié dans les années 1980, ce préquel apparaît trop lisse, sans aucune sensation de froid, et rythmé par des visages proprement rasés et dotés de coiffures hollywoodiennes.
Peut-être que cette violence maladive des hommes livrés à leur plus bas instincts remontra-t-elle dans le second tome intitulé L’Écharneur ? Les trois premières pages présentées à la fin de cette aventure permettent de l’espérer tout en faisant le lien avec les origines de Neige abordées dans les deux premiers tomes de la série-mère.
Quant à ce premier tome, il comblera pourtant les fans absolus de la série, heureux d’accueillir une sortie, même si l’album ne donne pas réellement de nouveaux éléments sur cet univers glacé.
On se surprend à espérer la sortie du tome 14 de la série originelle, justement intitulé le Printemps d’Orion, soit l’épilogue de cet univers. Et l’espoir fait vivre…
(par Charles-Louis Detournay)
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