Neuro est un démon venu dans notre monde pour se nourrir de ses mystères, après avoir littéralement englouti tous ceux de son monde d’origine. Ne pouvant toutefois agir à sa guise, il compte bien combler sa faim grâce à Yako Katsuragi, une jeune lycéenne dont le père est mort dans d’étranges circonstances. Il incite la jeune fille à devenir détective du paranormal, afin qu’elle lui fournisse son quota de nourriture, mais se contente de l’assister en dépit de ses pouvoirs aussi incroyables que terrifiants. Neuro doit assouvir sa faim par le biais d’énigmes qui s’avèrent de plus en plus difficiles et tordues, pour atteindre cette satisfaction qu’il recherche tant.
Après avoir débusqué l’assassin du père de Yako, il recherche le meurtrier d’un homme dans un café bondé, puis un cuisinier dans un pièce fermée, et un maniaque qui étrangle les proches d’une chanteuse à succès ! La notoriété venant, Neuro, qui a toujours besoin de Yako, monte une agence de détective pour attirer le client et calmer sa faim encéphalique !
On pense toujours que la grande différence entre le manga et la BD européenne se situe au niveau de l’accent mis sur la psychologie des personnages pour la BD asiatique, alors que l’action primerait dans le modèle européen. Avec cette série policière, nous serions alors dans une exception : les personnages principaux à peine esquissés, on passe d’une première à une seconde enquête dès le tome 1 sans prendre la peine de souffler. Enfin dans le second tome, après avoir élucidé un cas complexe, Neuro et Yako commence à se dévoiler.
Ce changement de style n’est pas pour autant déplaisant : on rit des facéties du couple principal autant qu’on s’amuse à dénouer les enquêtes emberlificotées. Il ne faut se leurrer, on comprend vite qu’on ne possède pas les éléments suffisants pour tenter de résoudre l’énigme avant le démon affamé, mais qu’importe, le but est tout autre : prendre plaisir à suivre ses déductions tordues, et deviner les manœuvres complexes mises en oeuvre par les assassins.
Si à première vue, on peut s’attendre à une grande part de fantastique, Neuro n’utilise ses ’dons’ que pour accélérer l’enquête en analysant des fragments ou en se dissimulant aux yeux du tueur, par exemple.
En somme, voici une série agréable dont les casse-têtes policiers se suivent sans se ressembler. Un bon divertissement.
(par Charles-Louis Detournay)
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