Jeune femme sans histoire, Betty constate la disparition de sa plante préférée. Lasse de ne pas trouver d’oreille souhaitant l’aider, elle se retrouve sur une émission de télé, qui devait mener l’enquête, mais s’avère faire plutôt la publicité du dernier engrais miracle.
Désabusée, Betty quitte l’émission, mais ce moment de popularité bien involontaire fait d’elle la cible d’un gang révolté par le pouvoir et les abus des publicitaires, ainsi que par l’asservissement des médias à cette manne d’argent incontournable. La guerre peut commencer, et il va falloir que Betty choisisse son camp !
Stéphane Piatzszek, qui a longtemps évolué dans le milieu télévisuel, nous offre une fable réaliste sur le fameux temps de cerveau humain disponible pour la publicité [1] : émission polémique et racoleuse, rapprochement, voire fusion, entre télévision, publicitaire et grande société de produits, dénigrement de la personne pour rassasier le public sans réellement l’informer (ou l’éduquer). A contrario de Cavales, le récit peine à trouver son rythme. Malgré certaines violences qui dénotent de l’ensemble et une fin plutôt molle, on peut se féliciter de voir traité de tels sujets d’actualité, couplés au dénigrement des enfants de banlieue, aux abus autoritaires de certains organismes et au mépris de libertés civiques pour le sempiternel alignement dans le rang.
Corinne Bertand avait découvert Nicolas Sure lorsqu’il envoya une courte histoire pour Spirou. Arrivée chez Quadrants, c’est tout naturellement qu’elle pense à lui pour illustrer ce conte pour adultes : son dessin léger et stylisé, ainsi que ses couleurs pastels, donnent un aspect très poétique et expressif à l’ensemble, renforçant l’aspect métaphorique de la fable. Il nous reviendra en 2009 avec un scénario de Christophe Bec, l’histoire d’un grand homme.
(par Charles-Louis Detournay)
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Toutes les illustrations sont ©Piatzszek/Sure/Quadrants.
[1] Citation polémique de Patrick Le Lay, PDG de TF1 jusqu’en juillet dernier.
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