Dans le précédent recueil, Grant Morrison avait laissé les X-Men exsangues : une révolte estudiantine menée par Quentin Quire à l’institut Xavier avait laissé des traces dans le moral des élèves et Wolverine, pris au piège dans une station spatiale en tentant de détruire une nouvelle arme du programme Arme Plus, se retrouve dans une situation bien inconfortable.
Appuyé par le trait réussi de Phil Jimenez et magnifique de Marc Silvestri, Grant Morrison prend le temps pour cette fin de run de refermer toutes les intrigues qu’il avait ouvertes au fil de ses épisodes. Jean Grey-Summers et le Phénix, la relation extra-conjugale de Scott Summers avec Emma Frost, les nouveaux mutants de l’institut, les Stepford Cuckoos, Xorn... L’ensemble de ces pistes trouvent une conclusion efficace durant ce recueil, permettant ainsi aux auteurs suivants de partir sur de bonnes et nouvelles bases pour cet univers.
Le recueil est divisé en deux histoires. Dans la première, Planète X, Xorn dévoile sa véritable identité : il s’agissait de Magnéto qui, après s’être caché depuis le génocide de Genosha, fomente depuis l’institut sa revanche sur l’humanité.
L’action est enlevée, Magnéto (très bien mis ici en valeur par l’auteur et le dessinateur) se permettant de faire de Manhattan un cauchemar ambulant pour les hommes et projetant de renverser les pôles de la Terre grâce à des pouvoirs augmentés par la prise d’une drogue. La force charismatique du maître du magnétisme et la force collective positiviste des X-Men entrent en collision dans un affrontement plaisant.
Pendant ce temps, dans l’espace, les cartes sont redistribuées et le Phénix entre une nouvelle fois en jeu...
C’est d’ailleurs le propos de la seconde histoire, Déjà demain : comment a bien pu évoluer la planète depuis ces événements, 150 ans dans le futur ? Grant Morrison propose, dans la tradition de la série, un futur alternatif qui invite le lecteur assidu à percevoir les nouveaux enjeux de l’univers, mais aussi le devenir de certains personnages (peu ont cette longévité, mais par exemple, un célèbre Canadien vous invitera à une telle réflexion).
Cette ultime histoire est relativement hermétique, assez compliquée à appréhender tant les nouveaux personnages et les nouveaux enjeux sont nombreux et parfois assez détachés de l’intrigue proposée par la série précédemment. Néanmoins, le final qu’offre Grant Morrison à son parcours grâce au concours du Phénix est des plus intéressantes et a clairement fait date : c’est assez rare pour le souligner, mais les changements majeurs introduits ici par l’auteur ont marqué l’univers des X-Men pendant une bonne décennie !
Ce quatrième et dernier tome de New X-Men est avant tout destiné aux amateurs de la série ou à ceux qui ont déjà suivi les rééditions précédentes de l’œuvre de Grant Morrison sur les X-Men. Une conclusion solide pour le run d’un auteur qui a su marquer un univers très important du monde des Comics au début des années 2000.
(par Romuald LEFEBVRE)
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