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New York Trilogie : 1. La Ville – Par Will Eisner – Delcourt

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 avril 2008                      Lien  
Le grand dessinateur américain Will Eisner a été plus que tout autre le chantre de New York. Si ces « instantanés » sont aussi réussis, aussi subtils à tout dire, c’est parce qu’ils s’intéressent d’abord, comme toujours chez cet auteur, à la dimension humaine de la métropole.

On connaît l’histoire : Comptant parmi les fondateurs de l’industrie du comic book, Eisner avait abandonné The Spirit en pleine gloire. Il attendit sa retraite pour revenir à la BD avec A Contract with God (Un Contrat avec Dieu chez Delcourt), pierre angulaire de l’histoire du Graphic Novel. Il réalise la Trilogie new-yorkaise alors qu’il est professeur à l’École des Arts visuels de New York. C’est avec une pédagogie assumée qu’il distille ces « instantanés » qui sont autant de leçon de vie et d’observation de la « Grosse Pomme », non pas vue de l’Empire State Building surplombant un « bûcher de vanités », mais à hauteur d’homme.

«  Will Eisner est l’homme qui a transformé la bande dessinée en lecture intelligente. Grâce à lui, nous la voyons et nous la pensons autrement. Personne d’autre n’aurait pu réussir cela. Il a été le premier et, dans mes moments les plus pessimistes, je crains qu’il soit à jamais le seul auteur capable d’une telle prouesse  ».

Ces propos aussi respectueux qu’enthousiastes sont de… Alan Moore.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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2 Messages :
  • Eisner est un auteur vraiment fascinant et qui manie de main de maître les techniques des grands conteurs populaires tout en apportant ses propres innovations formelles. Mais même s’il amène la bd à "hauteur d’homme" et la débarrasse des fantasmes infantiles de super héros, je trouve qu’il ne l’arrache pas à une narration proprement mythologique. Il est de ce point de vue assez proche d’auteurs comme Keiji Nakazawa ou Jijé qui lui étaient contemporain et sont aussi des géants. Mais il est assez loin de Tom Wolfe. Ce dernier révèle au contraire les dangers que font peser sur l’individu, telle ou telle mythologie où fiction sociale contemporaine (enfin c’est là, je crois, une des facettes du "Bucher des vanités").

    Un autre auteur de bd qui à raconté son enfance à New York critiquait assez durement la manière dont Eisner convertissait, selon cet auteur, ses souvenirs d’enfances en un récit plutôt conservateur (malheureusement je ne sais plus son nom ; je l’ai découvert à l’exposition "De Superman au Chat du Rabbin" ; peut-être voyez-vous à qui je fais référence ?). Le monde de la bd a heureusement besoin de telles critiques sur ses monstres sacrés.

    Merci pour cette brève : j’achèterais et lirai dès que possible cette nouvelle publication et traduction d’un géant de la bd.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 avril 2008 à  14:10 :

      Inutile d’opposer Eisner à Tom Wolfe. Je tenais à signaler cette dimension toute humaine qui était la sienne, loin de la fascination de la puissance et des buildings que l’on retrouve chez d’autres auteurs. Oui, l’humain est au coeur de ses préoccupations. Si cela vous intéresse, j’ai écrit plus longuement à propos d’Eisner sur MundoBD.fr. Je mets un nom sur le dessinateur que vous évoquez : Ben Katchor.

      J’aurais l’occasion de revenir ici ces prochains jours sur la carrière "militaire" de Eisner.

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