No comment - Par Ivan Brun - Drugstore

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Via un dessin "bon enfant" privé de textes, l'auteur dénonce les maux de notre quotidien et les œillères qu’on s’obstine à porter : une vision très sombre, mais réelle, de notre société. Âmes sensibles s'abstenir.

No comment est une suite de courts récits au graphisme subtil et faussement naïf qui forment un panorama impitoyable de la condition humaine à l’orée du XXIe siècle. En créant une apparente empathie graphique pour ses protagonistes, sans jugement moral ni commentaire, l’auteur révèle finalement leur misère structurelle et le désert affectif au sein duquel ils évoluent.

No comment - Par Ivan Brun - Drugstore Rien n’est épargné : la pauvreté, la drogue, les rapports de domination, la violence, l’absurdité de relations sociales viciées par la réalité économique, les massacres en milieu scolaire, la paupérisation des milieux ruraux et industriels, la télé-réalité et ses débordements, les excès et brutalités des pouvoirs publics, l’abrutissement de masse par les médias et la publicité, la pollution, la société de consommation, la corruption, le monopole du plaisir individuel et de l’égocentrisme, l’importante du sexe facile remplaçant les sentiments, ...


Une télé-réalité très trash pour contenter le mouton qui travaille et consomme.

Artiste peintre, chanteur d’un groupe de hardcore français et auteur de BD issu du milieu underground, Ivan Brun révèle tout son talent dans ces récits sans texte. Certes, certaines bulles imagées sont parfois assez complexes mais, dans l’ensemble, on perçoit (malheureusement) assez facilement l’histoire qui nous est contée, et bien entendu, le message sous-jacent. Ivan Brun nous décrit le quotidien d’une humanité, notre humanité, qui mène une vie pathétique dominée par ses bas instincts. Cette dénonciation est aussi agressive que justifiée. L’état de fait est connu et pourtant, on s’étonne parfois de ne pas y penser tous les jours.

Sans réquisitoire, ce procès, faits accablants à l’appui, prouve notre triste condition actuelle. Un livre choc : certaines images le réservent d’ailleurs à un public averti !