« Je m’ennuie...Je me suicide... J’appelle le téléphone rose.... Ou je me masturbe ? »
Dans ce monologue de milieu d’album réside en grande partie l’univers de Kyôko Okazaki : un mélange de déprime immature, de pulsions sexuelles, d’envie d’absolu et de dégoût de soi.
Sa galerie de personnages, plutôt légers et superficiels, paraît parfois interchangeable. On a du mal à les différencier et même à s’attacher à eux.
Le propos de l’auteure est servi par un graphisme étonnant : il passe d’images d’une radicale sobriété (le minimum pour capter une expression) à des cases beaucoup plus fines et travaillées. Un peu comme ses dialogues qui naviguent furieusement entre délires érotiques et moments de sincérité un peu infantiles.
Nonamour peine à toucher à l’universel, et son univers reste trop ancré dans une tranche d’âge limitée. Pour autant, sa singularité explique pourquoi certains voient en Okazaki la génitrice d’un genre qui a vu naître ensuite Kiriko Nananan ou Moyoko Anno.
(par David TAUGIS)
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