Ce huitième tome se révèle être suffisamment atypique pour intéresser autant ceux qui connaissent l’univers et les codes de Boulet que ceux qui y sont étrangers. En effet, l’auteur a rassemblé dans ce volume toutes les histoires longues qu’il a réalisées entre 2007 et 2013 au cours de divers événements tels que Les 24h de la bande dessinée à Angoulême. Pour en rappeler brièvement le principe, des auteurs se regroupent et se donnent 24h pour réaliser un court récit de 24 pages comprenant des éléments imposés pour tous. C’est donc à chaque fois une épreuve où il faut faire preuve d’inventivité, d’astuce, de persévérance, et bien sûr de rapidité, pour mener cette entreprise à terme.
Pour les néophytes, sachez que Boulet a réalisé quelques pages d’explications entre chaque récit, histoire de contextualiser l’environnement dans lequel elles ont été créées. Mais, pour une fois, l’intérêt réside plus dans les récits, que dans le ton abordé par Boulet. En effet, chaque histoire comporte son sens, ses moments forts et ses moments faibles. Cela permet de comprendre le chemin pris en urgence par l’auteur, ce qu’il a voulu développer et le résultat présenté.
Chacun des sept récits jouit d’un graphisme, d’une mise en page et d’un découpage qui lui est propre. Certains sont muets, d’autres sont relativement linéaires, a contrario d’autres -les derniers- plus psychologiques. Le lecteur est donc entrainé dans un monde à part, ce qui permet de lire l’album d’une traite, ou de le savourer par petites bouchées, comme la boîte de chocolat de Forrest Gump, sans savoir ce que cela va nous révéler.
Et pour ceux qui voudrait encore un petit rab de Boulet, sachez que vous le retrouverez personnifié dans le dernier album d’Aquablue ! Rien ne l’arrête !
(par Charles-Louis Detournay)
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