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Notre univers en expansion - Par A. Robinson - Futuropolis

Par Tristan MARTINE le 23 mai 2016                      Lien  
Chronique douce-amère des affres de la paternité et des angoisses qu’induisent « nos univers en expansion »

En 2004, avec De mal en pis, meilleur premier album à Angoulême 2005, Alex Robinson plongeait avec succès dans le quotidien de jeunes adolescents américains. Douze ans plus tard, le voici qui revient à ses premières amours : l’étude des mœurs.

Nous suivons trois amis quadragénaires, habitant à New York et plus ou moins contraints de passer à l’âge adulte : le premier, Brownie, est un célibataire endurci, à qui ce statut pèse, le second, Scotty, est père d’un enfant, et en attend un autre, tout en assumant a priori cela avec philosophie. Quant au troisième, Billy, il est aux portes de la paternité, sa femme ayant arrêté la pilule, mais cela l’effraie profondément et s’il l’a accepté pour acheter la paix sociale dans son couple, il n’en a au fond pas envie. Le groupe explose quand il s’avère que Scotty trompe sa femme, ce qui exacerbe de nombreuses tensions. Le trio fonctionne bien, chaque personnage ayant un style graphique, verbal et comportemental très différent et assez complémentaire. Le ton est juste et l’on s’attache à ces personnages.
Notre univers en expansion - Par A. Robinson - Futuropolis
Si vous avez peur de franchir le pas et de passer à la paternité : cet album est fait pour vous, et on ne peut pas dire qu’il vous rassurera franchement… Les grossesses et les naissances sont montrées comme autant d’obstacles difficilement surmontables par les couples : « Le truc auquel personne ne te prépare, c’est le fait que les enfants, automatiquement, renvoient le père tout en bas de la chaîne alimentaire… [Ta femme ne te porte plus d’attention]. Les enfants passent d’abord. Entendons-nous bien : c’est dans l’ordre des choses. Mais… quelquefois tu regrettes vraiment la relation que vous aviez quand vous étiez seulement tous les deux, tu vois ? Quelquefois tu te sens seul. ».

L’album fait quasiment 250 pages, mais, malgré l’absence d’actions véritables, il est bien rythmé grâce au sens du découpage d’Alex Robinson. L’auteur propose quelques jolies trouvailles graphiques avec une utilisation intelligente de la planche, comme lorsqu’il arrive à retranscrire graphiquement notre sensation quand on est au cœur de plusieurs discussions qui se croisent et finissent par ne créer qu’un brouhaha, ou encore la manière de rendre l’immersion des personnages dans leurs parties de jeux vidéo. Au cœur de l’album, à un moment important, et particulièrement bavard, il interrompt sa narration pour livrer dialogues et indications scénaristiques à côté du dessin muet, piquant ainsi la curiosité du lecteur sur ce procédé original.

Il y a néanmoins des longueurs et si vous n’aimez pas les bandes dessinées où l’essentiel est composé de longs dialogues sur le sens de la paternité, passez votre chemin. Si vous voulez faire passer un message à votre copain/copine, et qu’il/elle aime les bandes dessinées qui prennent leur temps, à l’inverse, vous savez quoi lui offrir à son prochain anniversaire !

(par Tristan MARTINE)

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