Il y a quelques mois, dans la chronique du premier volume de ce diptyque, on affirmait avoir hâte d’avoir entre nos mains le second. C’est dorénavant chose faite et bien faite. On a plaisir à retrouver Dee, la junkie paumée qu’un deal vient soudainement enrichir, Kay, la flic déchue et déçue et Emma-Rose, la belle qui ne lâche rien. Car November, c’est d’abord une histoire de femmes, que rien ne prédestinait à se rencontrer, mais qui, par un mois de novembre cafardeux, se retrouvent engluées dans une sordide histoire criminelle.
Si dès le second chapitre du volume 1 [1], l’on commençait déjà à voir les liens se tisser entre ces trois femmes, les deux derniers chapitres nous permettent d’assembler définitivement les différentes pièces du puzzle, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne parfaitement.
L’intrigue, ni trop simple, ni trop complexe, tient en effet toutes ses promesses. [2] Les qualités repérées sont toujours bien présentes. Les dialogues sont toujours percutants, comme le montre parfaitement la 1ère page de ce second volume.
Le découpage est toujours nerveux, très cinématographique. Les auteurs, M. Fraction, E. Charretier et M. Hollingsworth, font confiance à leurs images pour faire avancer leur récit, d’où un texte économe. L’ambiance est lugubre et les couleurs sombres, en parfaite cohérence avec le fond de l’histoire. D’où, par contraste, des pages finales lumineuses, aux couleurs chatoyantes, nos trois héroïnes ayant retrouvé un peu de lumière et de sérénité, après avoir vécu l’enfer.
C’est donc à regret qu’on les quitte, tant ces personnages sont forts. Mais on ne les oubliera pas de sitôt, et elles continueront de cheminer en nous.
(par Philippe LEBAS)
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