Élevé dans un orphelinat de l’Angleterre victorienne, Olivier Twist survit au milieu de ses compagnons d’infortune. A neuf ans, il est placé chez M et Mme Sowerberry, fabricant de cercueils. Malheureusement, les jalousies et les mesquineries de l’entourage du croque-mort le jettent une nouvelle fois à la rue…
Oliver Twist figure parmi les premiers romans publiés par Charles Dickens. L’écrivain dépeint un monde cruel dans les bas-fonds londoniens où seules la force ou la ruse permettent de s’en sortir. L’adaptation de Loïc Dauvillier, prévue en cinq volumes, simplifie obligatoirement le récit original et s’attache surtout à décrire la méchanceté dont est victime le jeune Olivier. Le scénariste respecte le ton militant de Dickens qui dénonçait la vie plus que difficile des classes ouvrières, victimes de l’industrialisation et des lois édictées par la bourgeoisie. Exploitation au travail dès leur plus jeune âge ou banditisme, le choix est manichéen pour Oliver et ses condisciples.
Le dessin d’Olivier Deloye est dans la lignée d’auteurs comme Sfar ou Blain. D’apparence malhabile et simpliste, il adopte en fait le point de vue de l’enfant. Les adultes sont oppressants et inquiétants ? Leurs ombres et leurs silhouettes le sont tout autant. Ce parti pris graphique illustre assez bien les états d’âme d’Oliver, de l’insouciance à la peur. De plus, il évite un misérabilisme dans lequel le récit pourrait bien vite tomber. Soulignons également le très joli travail d’Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger aux couleurs.
Les premiers titres de la collection Ex-Libris nous avaient habitués à ce que les auteurs nous partagent leurs motivations dans l’adaptation. Il est dommage que ce principe n’est pas été reconduit sur Oliver Twist.
(par Laurent Boileau)
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