Peter Pan et Oliver Twist. Deux grandes personnages de la littérature britannique qui ont bercé l’enfance de nombre de générations, notamment grâce aux adaptations cinématographiques qui en ont été tirées. Il y avait de quoi être circonspect à imaginer un crossover entre les personnages de J.M. Barrie et Charles Dickens. Que nenni ! Les deux premiers tomes nous avaient régalé et si cette ambition laissait planer quelques doutes, ils ont vite été balayés par la vitalité de Philippe Pelaez, Cinzia Di Felice et Florent Daniel, un trio qui continue de nous émerveiller.
Adepte du cliffhanger osé, Philippe Pelaez nous avait laissé sur une révélation XXL à la fin du deuxième tome : Capitaine Crochet est le frère de… Peter Pan ! Certains y verront une facilité un tantinet pénible (ce besoin de tout relier, de toujours expliquer...), le procédé reste toutefois le ressort de l’histoire et de la bataille Peter Pan / Capitaine Crochet. Si l’on excepte cet élément, Oliver et Peter est un crossover qui allie avec brio le caractère enchanteur de Neverland et la morosité ambiante du Londres Dickensien.
Ce contraste entre les deux ambiances est toujours présent dans ce troisième et dernier tome. Les dialogues entre Peter Pan et Oliver Twist viennent appuyer des propos où le chagrin est de tous les instants. Des parties évidemment plus imprégnées de la « patte » dickensienne.
Frères de sang (le titre du troisième tome) était aussi une véritable gageure en terme de narration. Le pari est réussi haut la main. La course-poursuite dans le Londres nocturne est un plaisir de tous les instants et le travail sur l’ambiance particulièrement réussi.
Il est le fait d’un véritable artiste : Cinzia Di Felice. Son trait doux confère un aspect unique et hors du temps à Oliver et Peter. Son travail sur le découpage, appuyé par les couleurs de Florent Daniel apportent ce qu’il faut de velouté à la série pour être un véritable plaisir de lecture.
Oliver et Peter est l’exemple parfait d’un financement participatif réussi : que ce soit pour les auteurs, pour Sandawe et pour… les lecteurs. Un exemple à suivre.
(par Clément DUVAL)
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