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Olivier Dauger : "Zone Rouge n’a rien à voir avec Michel Vaillant"

Par Christian MISSIA DIO le 30 novembre 2013                      Lien  
Suite et fin du diptyque imaginé par Philippe Pinard et Olivier Dauger. "Zone Rouge" T2 (Éditions Paquet) nous emmène cette fois sur les pistes du rallye de Monte Carlo, où une double confrontation est sur le point de débuter.
Olivier Dauger : "Zone Rouge n'a rien à voir avec Michel Vaillant"
Zone Rouge T2 - Monte Carlo 56
Dauger & Pinard (c) Paquet

Vous aviez laissé votre personnage chez Porsche à la fin du 1er tome. Que se passe-t-il ici ?

Olivier Dauger : Laurent Baumont obtient un volant chez Porsche et, pour ce faire, il laisse tomber son ami, qui lui en veut un peu. Celui-ci décide alors d’embrasser une carrière de pilote et il trouve un volant chez Cirtoën pour la DS. Cela augure d’une belle confrontation pour le rallye de Monte-Carlo. Concrètement, cet album est divisé en deux parties, avant le rallye et durant le rallye.

Zone Rouge est une BD un peu particulière dans le sens où elle bénéficie d’un dessin classique, rappelant les BD de l’âge d’or. Pour autant, le traitement de vos personnages, en particulier celui de Laurent Baumont, est assez moderne : ce n’est pas un personnage intègre, comme Michel Vaillant, par exemple.

Oui, c’est un anti-héros, un être sans scrupule, un arriviste qui est prêt à trahir une amitié, prêt à piquer la femme d’un collègue... Néanmoins, il y a certainement quelque chose de récupérable chez ce gars-là...

Extraits de Zone Rouge T2
Dauger & Pinard (c) Paquet

Pourquoi avez-vous adopté ce style graphique pour illustrer une histoire finalement très moderne ?

D’abord, c’est ma façon de dessiner et je n’en ai pas cinquante. Ensuite, le fait de travailler de manière "traditionnelle" un scénario se déroulant durant les années cinquante rappelle Michel Vaillant, mais je pense qu’à notre époque, il aurait été malvenu de présenter un héros aussi lisse que le personnage de Jean Graton. Nous voulions être un peu original en proposant un personnage qui entre moins dans ce moule. Et puis, on connaît tous des gens arrivistes ou on s’est tous fait plus ou moins trahir par un ami, pour une connerie ou pour une nana. C’est la vie, quoi !

Il s’est écoulé deux ans entre les deux parties de ce diptyque. Qu’est-ce qui explique ce délai ?

Parallèlement à Zone Rouge, j’ai travaillé sur le cinquième tome de la série Ciel en Ruine. La réalisation de cette BD m’a pris huit mois. Puis, j’ai attaqué Zone Rouge durant sept mois et j’ai aussi pu faire mes couleurs pendant cette période. En fait ce qui nous a coûté le plus de temps, c’est de caser une date pour la sortie du bouquin.

Quel a été l’accueil pour le premier album ?

Sans que les ventes soient exceptionnelles, celles-ci étaient correctes. Les avis des critiques et du public étaient bons. Nous étions même agréablement surpris. Certains nous envoient même des mails pour que la série se poursuive. Pourquoi pas ? Nous attendons d’une part les chiffres de vente du tome deux et il faut aussi que nous trouvions du temps car nous avons débuté un nouveau projet, une série d’aviation qui traitera de la bataille de France de la période de mai-juin 1940. Nous nous intéresserons au destin d’un jeune pilote français, de la fin de la drôle de guerre à l’Armistice de 1940.

Selon vous, qu’est ce qui fait le charme de Zone Rouge ?

Ce qui revient souvent lors de mes rencontres avec le public c’est que Zone Rouge agit comme une madeleine de Proust, même si encore une fois, l’histoire est très différente. Le ton n’a rien à voir avec Michel Vaillant mais les voitures rétro, les Fifties et paf, ça rappelle au public des souvenirs d’enfance. D’ailleurs, votre observation quant au caractère du personnage principal m’est souvent revenue : les gens s’attendent à une BD "gentille" mais c’est autre chose une fois que l’on a entamé la lecture.

Vous avez publié dans les collections Cockpit et Calandre des éditions Paquet. Doit-on considérer que vous vous êtes spécialisé dans ce type de BD, qui allie à la fois la grande aventure et les sports mécaniques ?

Disons que je suis un peu forcé de m’axer sur ce genre de BD. D’abord parce que j’aime ça. J’aime dessiner des voitures et des avions anciens. J’ai possédé des voitures anciennes et c’est un univers que je connais bien. Aussi parce que cela me ramène à mes plaisirs de lecture d’enfance. Et puis, je pense que je ne serais vraiment pas bon dans un récit intimiste, par exemple.

Vous jouez sur vos points forts en somme.

Oui, c’est tout à fait ça ! Et puis, il faut aussi être pragmatique : on jouit chez Paquet d’un très bon accueil de l’éditeur et du public. Il faut vendre des albums, c’est le but de ce business. Vu que ça marche, que l’on aime ça et qu’on a des idées, on aurait tort de s’arrêter en si bon chemin, surtout quand on voit comment évolue le marché de la BD.

Avez-vous une autre activité en dehors de la BD ?

Pas vraiment... Je suis toujours graphiste et j’ai toujours un agent mais aujourd’hui, la BD est devenue prioritaire pour moi. Elle me prend 90% du temps que je consacre à mes activités professionnelles.

Voir en ligne : Editions Paquet

(par Christian MISSIA DIO)

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Code EAN :

En médaillon : Olivier Dauger

Crédit photo : Christian Missia Dio

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