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Olivier Vatine illumine l’oeuvre de Stefan Wul

Par Thomas Berthelon le 30 octobre 2012                      Lien  
L'odyssée d'un enfant échappé de sa tribu primitive, dans les ruines et la jungle d'une Terre post-apocalyptique. D'après l'oeuvre de Stefan Wul, par le dessinateur d'Aquablue.

Nous vous l’annoncions il y a quelques semaines, les éditions Ankama s’emparent de l’univers du romancier français de science-fiction Stefan Wul. Avant de vous proposer notre chronique de Oms en série, scénarisé par Jean-David Morvan, faisons place aujourd’hui dans nos colonnes à ce très convaincant premier opus de la série Niourk, prévue en trois tomes.

Suite à une catastrophe écologique provoquée par le comportement suicidaire des hommes, les océans se sont asséchés, pour laisser place à des terres arides, où les survivants se sont organisés en tribus isolées, retournant à un mode de vie primitif.

La tribu de l’enfant noir est guidée par un vieil homme, appelé "Le Vieux". Celui-ci annonce que dès son retour de la Cité des Dieux dans quelques jours, l’enfant traité comme un paria, sera sacrifié. Mais le Vieux ne revient pas. Comme attiré par cette mystérieuse cité, l’enfant s’échappe et part à la rencontre du vieil homme. Mais ce qu’il découvrira, sur les hauteurs de Santiago de Cuba, remettra en cause ses croyances et le lancera sur les traces de la vérité et de sa propre tribu, elle-même partie en exode.

Nous suivons deux odyssées en parallèle : celle de l’enfant noir, le héros de cette aventure, dont le récit en voix off apporte un éclairage a posteriori éclairé d’un nouveau savoir, et d’autre part celle de la tribu de Thoz, guerrier guidant ses frères en quête de nourritures et se tenant à l’écart des monstres. Les deux périples, l’un intimiste, l’autre plus épique et frontal, se répondent l’un l’autre et nourrissent ce passionnant jeu de piste crépusculaire.

Olivier Vatine illumine l'oeuvre de Stefan Wul
©Vatine/Ankama Editions

Les compositions et découpages d’Olivier Vatine sont d’une efficacité redoutable, chaque nouveau chapitre s’ouvrant sur une pleine page de toute beauté. Les ambiances colorées, des teintes bleutées de la cité enneigée, aux couleurs ocres des terres arides, en passant par les verts artificiels des vestiges de la civilisation humaine, donnent un impact saisissant à la nature. Souvent cadrés à hauteur de canyons, d’arbres ou d’herbes épaisses, et quasiment jamais d’un point de vue humain, les survivants apparaissent minuscules, à la merci des bêtes sauvages, mais surtout diminués par leur propre ignorance.

Tranchant comme un rasoir, et très puissant graphiquement, ce tome 1 de la série Niourk, tel un gros coup de sagaie dans la tête, ne fait décidément pas dans la figuration et s’affirme crânement comme l’un des albums coups de poing de cette rentrée BD.

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Niourk T1 : L’Enfant Noir - Par Olivier Vatine d’après l’oeuvre de Stephan Wul - Ankama Éditions

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9 Messages :
  • Olivier Vatine illumine l’oeuvre de Stefan Wul
    30 octobre 2012 08:14, par jérôme

    Je n’ai pas lu l’adaptation, mais Niourk n’est pas le nom de l’enfant dans le roman (et vu l’"étymologie" du nom, je ne vois pas trop pourquoi Vatine aurait nommé l’enfant ainsi).

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    • Répondu par ActuaBD le 30 octobre 2012 à  10:27 :

      Effectivement, veuillez nous excuser pour cette erreur.

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    • Répondu le 30 octobre 2012 à  11:07 :

      Vous avez tout à fait raison, Niourk n’est pas le nom de l’enfant, qui n’en a pas au début du récit. Mais je ne vois pas à quel moment vous avez eu l’impression que l’auteur de l’article (ou Olivier Vatine lui-même ?) aurait fait cette erreur ?

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      • Répondu par jerome le 30 octobre 2012 à  13:06 :

        Dans la première version de l’article, l’enfant était désigné comme "Niourk". ActuaBD a corrigé l’article depuis (et avant que vous le lisiez, donc).

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      • Répondu le 30 octobre 2012 à  13:36 :

        C’est parce que ça a été modifié entretemps

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  • Olivier Vatine illumine l’oeuvre de Stefan Wul
    30 octobre 2012 21:10, par la plume occulte

    Allons allons qui a dessiné cet album Olivier Vatine ou Ciro Tota ?En bien des points le mimétisme est troublant !!

    On a en tout cas là un bel exemple de l’école du dessin "de mémoire" façon Frazetta/Buscema -complétée par une épure à la Mignola -avec cette compréhension des anatomies simplifiées "en bloc" pour représenter les masses principales ,pour donner des figures toutes en puissance et solidement campées au sol.A voir dans une certaine mesure en opposition avec l’école de la référence photo comme base.Vaste sujet que tout ça....

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    • Répondu par phil le 31 octobre 2012 à  09:35 :

      hé hé Vaste sujet en effet, que j’aime effleurer régulièrement sur mon blog
      http://philcordier.blogspot.fr/
      Quant au mimétisme, il n’existe pas du tout à mon sens ; Les deux dessinateurs ont seulement une base (ricaine) d’influence commune. Reconnaitre les (nombreuses) différences de traits et de style est assez simple pour les fans des 2 (dont je suis)

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      • Répondu par la plume occulte le 1er novembre 2012 à  11:34 :

        Philippe Cordier ?Le Pilippe Cordier de Scarce et Zoo ?Devant l’expertise du monsieur et un blog pareil je n’ai pas d’autres mots :je m’incline !!!

        Merci pour l’info.

        Pour le mimétisme,je parlais surtout des "coquetteries "de finitions vers lesquelles Vatine évolue dans cet album et qui rappellent celles de Tota. guère plus.Les deux artistes diffèrent évidement beaucoup sur les bases de compo ,mise en page et la "machinerie "narrative en général.Et Tota est beaucoup moins sous l’influence Frazetta/Mignola.

        Cette vision en bloc des anatomies n’est pas qu’une base américaine,les mangakas en usent aussi largement.

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        • Répondu le 1er novembre 2012 à  17:48 :

          je rougis devant mon clavier ! Sinon oui, cette distinction me va mieux. Vatine est sous influence de Mignola (lui même fan de Frazetta...) depuis de très nombreuses années Il est parti vers plus de détails avec aquablue puis il est progressivement revenu à plus de simplicité (le célèbre "less is more" dont Toth est le demi Dieu) et là je trouve qu’il est allé assez loin sur Niourk en ce sens, en gardant sa patte. Beau bouquin
          Pour Ciro Tota on va plus remonter vers Hal Foster pour l’influence, mais ca prendrait trop de place ici :-)

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