Pénélope découvre son nouveau collège. C’est l’angoisse. Dès le premier jour, elle se fait remarquer et se cogne au discret Jaime. Entre son sentiment de culpabilité et son implication croissante dans le club de dessin, Pénélope, alias Peppi, vit des premiers pas tourmentés. Heureusement, ses nouvelles copines ne vont pas la laisser tomber.
Formaté shojo, ce récit made in USA propose un emballage inédit : 250 pages en format moyen, et deux tomes à suivre. Chaque épisode bénéficie de longs développements basés sur un suspense constant : comment Peppi réussira-t-elle à s’excuser auprès de Jaime. Quiproquos, obstacles imprévus : tout y passe pour décourager la très morale demoiselle. Si le propos n’éblouit pas par son originalité, les ingrédients saupoudrés par l’autrice parviennent à maintenir un certain dynamisme. Côté famille d’abord, avec des couples en rupture, et une variété de situations bienvenue. Les profs, eux, sont moins réussis, mais leurs caractères opposés créent des échanges assez drôles. Reste le fond, si l’on peut dire : comment les élèves peuvent s’unir dans un projet commun pour l’intérêt de tous, en surmontant préjugés et différences de compétences. Un message simple et bienveillant, qui porte des valeurs réellement éducatives.
Au-delà de l’album, le parcours de Svetlana Chmakova mérite un éclairage : née en Russie, elle émigre au Canada adolescente et s’inscrit dans la première vague des "mangaka américains", adoptant les codes du Japon dans des milieux typiquement occidentaux. Cette version française propose l’habituel dossier de fin d’album avec croquis et étapes de travail, toujours instructifs. Petit bémol de fin : pourquoi un titre si cliché et un nom de tome compliqué à traduire par le public visé (awkward=difficile, embarrassant en anglais) ?
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.