A l’origine le mammifère d’une taille moyenne a un long nez qu’il a tendance à enfouir dans les termitières pour se nourrir.
C’est en 2007, sous l’effet d’une étonnante inspiration que Gabriel Delmas le déniche de son sahara préféré et décide de le colorer en rose, quoi de plus naturel en somme, et de l’emmener butiner (oui, depuis, il vole un peu comme Dumbo) grâce à une longue trompe (évolution du nez de la bestiole) les craquatelles des champignonnes...
Jusque là ça va, comme dirait Mathieu Kassovitz dans son film La haine, en admettant qu’un éléphant rose qui vole et qui s’abreuve d’un nectar enivrant nous semble réaliste.
Là où ça se complique, c’est quand la narration s’y met aussi (au délire). On peut lire :" Patapouf ahuri baby cool frissonne", ou encore :" bubble pawou snirflou..." Il faut alors tenter de remettre les mots dans le bon ordre, d’y insérer des ponctuations (ça c’est pour ne pas mourir asphyxié) et de comprendre que l’auteur tout inspiré qu’il est, peut-être sous l’emprise de quelque drogue, a voulu dire.
Enfant terrible de la bande dessinée, se laissant aller à toutes les libertés et soutenu dans cette voie par son éditeur, Gabriel Delmas demande un effort à ses lecteurs. D’aucuns lui en voudront de ne pas se laisser lire aussi facilement mais d’autres y verront comme un exemple intéressant, une voie qu’il continue de tracer dans la ligne des Moebius, Druillet etc.
Tout en couleurs psyché (violet et rose ), cet album peu clair a le mérite de nous interpeler, de nous surprendre, de nous faire réfléchir et de faire sourire, c’est déjà ça. Un mot pour le résumer : déstressant.
(par Marie M)
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