En ouverture, deux jeunes femmes discutent. L’une avoue à l’autre qu’elle vient de lire un texte bouddhiste qui encourage à se mettre à la recherche de son singe intérieur, à s’asseoir avec lui et à prendre le thé. Si la jeune femme semble perplexe face à ce précepte, et n’hésite pas à le tourner en dérision (« Tu parles d’une connerie », dit-elle), elle va pourtant être hantée par des rêveries animales, pendant sa recherche du bonheur conjugal.
Isabelle Pralong, lauréate du Prix Essentiel Révélation au Festival d’Angoulême 2008 pour L’Eléphant, a pris le temps avant de publier un nouveau livre. Mais, en chemin, elle n’a pas perdu son verbe particulier et l’originalité de sa manière de raconter les méandres des sentiments.
Dans « Oui mais il ne bat que pour vous » ses personnages aux grands yeux et aux dessins accidentés naviguent entre les strophes d’un poème. Chaque chapitre est rythmé par quelques vers. L’un est une rêverie, l’autre raconte le quotidien d’une jeune femme qui s’apprête à devenir mère. De cette alternance entre le monde des songes et celui des aspirations concrètes, naît une petite mécanique du cœur très juste et donc très touchante.
(par Morgan Di Salvia)
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