Natsuru, onze ans, est la star de son école et un jeune espoir du football. Il n’est guère apprécié des filles de son établissement en raison de son comportement envers la « princesse ». Le hasard fait qu’il se lie d’amitié à Rio, une fille de sa classe moquée à cause de sa très grande taille. Ils vont petit à petit se rapprocher et Rio va alors lui avouer son lourd secret.
Kaori Ozaki est connue chez nous pour sa série d’aventure fantastique Immortal Rain, en onze tomes, publiée originellement au Japon entre 1999 et 2011, et en France, chez Doki Doki, de 2011 à 2013.
Our Summer Holiday, de son titre original Kamisama ga Uso wo Tsuku, littéralement « Les Dieux nous mentent », a quant à elle été publiée au Japon en 2013. Comptant un unique tome composé de cinq chapitres, il s’agit d’un récit complet qui s’intéresse à un sujet apparaissant régulièrement dans les faits divers. La jeune héroïne Rio mentionnera même ce genre d’histoire vu à la télévision pour tenter de justifier son secret.
Le récit s’intéresse au rapport enfant et adulte, et au fait que parfois ces « Dieux » peuvent trahir et mentir ceux qu’ils sont cessés protéger, c’est-à-dire les enfants – d’où le titre original.
Au-delà du fait divers, le récit de Kaori Ozaki se distingue par son point de vue à hauteur d’enfant, mêlant innocence et problème de communication avec les adultes, parfaitement retranscrit, aux réactions parfois violentes mais naturelles.
À cela s’ajoute une ambiance douce et attendrissante, qui provient certainement du fait que sans ce « secret », l’histoire aurait pu être un simple été heureux de deux jeunes adolescents, entre espièglerie et découverte de l’amour.
On remarquera le dessin net, joli, équilibré, aux cadres variés de la mangaka, aussi bien à l’aise dans les plans serrés que dans les plans larges, donnant à sa narration énergie et vivacité.
Un récit simple et parfaitement maîtrisé, entre innocence, légèreté et drame, qui jamais ne franchit la ligne du mélodrame, et qui, paradoxalement, offre une histoire lumineuse dans un contexte pourtant triste et amer.
(par Guillaume Boutet)
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