John Midas aime l’argent et le pouvoir qu’il obtient en brassant des millions de dollars grâce aux plus-values de ses opérations boursières ou de change. Il peut ainsi se rendre , si cela lui chante, sur le green de golf d’une île paradisiaque en un temps record. Midas a plutôt la baraka et connaît toutes les subtilités pour lancer des rumeurs et faire osciller le marché selon ses besoins.
Sa fille, elle, ne partage pas le même idéal de vie, et préfère aider les plus pauvres au Brésil. Elle travaille pour une société qui appartient au groupe de son père. Mais Goldie ne le sait pas, car elle en serait verte de rage...
Midas décide de spéculer sur la monnaie brésilienne alors que ce pays est en plein questionnement. En effet, la période électorale approche et les idéaux des candidats à la présidentielles sont fort différents de ceux qui sont en place. Un homme agissant pour un autre consortium financier a infiltré la société de Midas et a même gagné la confiance de ce grand patron. Cette taupe ne souhaite qu’une chose : renverser le marché en faveur de son commanditaire et ainsi gagner de l’argent au détriment, peut-être, de Midas.
Alcante signe un thriller financier conventionnel. On sent qu’il a étudié les mécanismes financiers et que son raisonnement est, sans doute, plausible. Mais il se perd dans de longues explications qui alourdissent sensiblement le récit. Jean Van Hamme, avec Largo Winch, a bien compris qu’il fallait éviter ce genre de lourdeur, et fait alterner ces scènes avec de l’action.
Le style graphique de Juszezak est plus convaincant dans cet album que dans Narvalo, la série qu’il a lancée récemment avec Yann. Son dessin réaliste et nerveux colle parfaitement à ce genre d’ambiance.
Mais ne boudons pas notre plaisir : cet album est attachant et agréable à lire. On en arrive même à plaindre Midas lorsqu’il est en plein tourment ! Finalement, le personnage ne se montre pas si avare que cela. Il aurait peut être mieux valu en faire un vrai salaud orgueuilleux pour mieux correspondre à l’image que tout un chacun a de l’avarice.
(par Nicolas Anspach)
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