BD d’Asie

Parapal T1 - Par Takumi Ishida - Akata Delcourt

Par Aurélien Pigeat le 24 mai 2013                      Lien  
Il y a des jours comme ça où le réveil est compliqué. Un matin Komaki se découvre un alien dans la tête, qui tape l'incruste et la discute. Comédie scolaire mariant romance et sexualité sur fond de science-fiction: telle est la promesse de Parapal.

Voilà donc un pitch bien improbable : une jeune lycéenne se réveille avec une petite voix intérieure qui lui explique être un extraterrestre. Celui-ci, pour survivre sur terre, s’est vu obligé de parasiter un humain.

Outre l’intrusion, et les commentaires que l’alien n’hésite pas à prodiguer, la présence d’une telle créature entraîne des effets secondaires non négligeables sur l’hôte : l’amplification démesurée de l’un de ses sens. Pour Komaki il s’agit de l’odorat !

A partir de là, les situations rocambolesques s’enchaînent et un tel point de départ donne un sérieux coup de fouet à la romance scolaire. L’héroïne se retrouve confrontée aux odeurs de chacun et surtout à celles de son petit ami : la révélation de ce qui gouverne réellement les comportements des élèves de son lycée - le désir, le sexe - constitue un choc pour la jeune fille, finalement assez savoureux pour le lecteur.

Parapal T1 - Par Takumi Ishida - Akata Delcourt
Parapal T1 - Par Takumi Ishida - Akata Delcourt
© Delcourt

La science fiction permet ainsi un traitement décalé et décomplexé, assez drôle, de trames et intrigues sinon banales. Il ne faut toutefois pas envisager Parapal comme un titre strictement comique : les enjeux de la romance toujours sont présents et certains éléments dramatiques témoignent du caractère relativement mature du récit mené par Takumi Ishida.

La mangaka indique que ce premier volume constitue un prologue. En effet, l’arrière-fond sur les extraterrestres est pour le moment peu creusé, et l’on se situe dans une phase de découverte des personnages qui, à l’instar de Komaki, pourraient héberger ces mystérieux visiteurs. On attend la suite avec une réelle curiosité.

Parapal T1 - Par Takumi Ishida - Akata Delcourt
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(par Aurélien Pigeat)

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4 Messages :
  • Il y a quand même un gros problème dans cette série qu’Animeland a pointé dans son dernier numéro. On y voit en effet une victime de tentative de viol traitée comme si elle était responsable de ce qui lui arrive sous prétexte qu’elle a de nombreux partenaires sexuels. Un message plutôt douteux pour les jeunes filles auxquelles ce manga se destine...

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    • Répondu par Aurélien PIGEAT le 24 mai 2013 à  18:45 :

      C’est étonnant car je n’ai pas du tout cette lecture de ce qui est raconté dans ce manga en général et dans cet épisode en particulier. Je n’ai pas lu l’article d’Animeland, donc je ne préjuge pas de ce qu’il contient exactement ; mais affirmer que Rika est désignée, par l’histoire, comme responsable de la tentative de viol qu’elle subit relève pour moi plutôt du contresens.

      Il faut d’abord mesurer que les deux héroïnes se répondent sur la question de la sexualité : Komaki a de l’affection pour son copain, mais n’envisage pas de coucher avec lui malgré les pressions qu’il exerce tandis que Rika aime faire l’amour avec les garçons sans s’attacher à aucun d’entre eux en particulier. Elle assume tout à fait cela, et passe à côté de la réputation de fille facile que cela lui fait. Toutes deux affirment un choix et une liberté pleine face à leur sexualité. De ce point de vue là le manga est assez soigneusement construit.

      Ensuite, tout l’épisode en question est envisagé du point de vue de Rika, après un raccroc à une scène vue par Komaki au début du volume. Et ce passage d’un point de vue à l’autre vise justement à déconstruire progressivement l’image initiale que le lecteur, via Komaki, pouvait avoir de Rika. La "fille facile", ce n’est justement pas ce qu’elle est, ce n’est que l’image qu’on veut lui donner et qu’un type peu scrupuleux compte exploiter. C’est tout le sens de ce développement dans le manga.

      D’ailleurs, la scène elle-même montre assez le dégoût qu’éprouve l’héroïne face à la situation, et le traitement moral de la situation est justement assez précautionneux pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté : on a un prof qui abuse de sa position, des mafieux qui se veulent se "rembourser", des camarades qui viennent la secourir et un justicier qui met les choses au clair et parachève le sauvetage.

      C’est pour cela que tirer de tout cela la leçon qu’elle est responsable de la situation me paraît une lecture "plaquée" de l’œuvre, une sorte de procès d’intention je trouve. A aucun moment il n’y a de discours moralisateur qui tendrait à justifier ce qui arrive à Rika par son comportement antérieur. Ca a pu servir de prétexte aux "méchants", mais c’est bien montrer comme prétexte. Rika est clairement caractérisée à ce moment comme une victime, et la mise en scène du trauma est plutôt intéressante puisqu’elle s’inscrit dans le propos SF du manga.

      Pour moi, le manga est mature en ce qu’il évite les écueils moraux simplistes ou une appréhension manichéenne des personnages. Une fille qui aime faire l’amour, qui n’est pas attachée à ses partenaires est tout autant victime lors d’un viol qu’une autre. La seule question qui vaille est celle de la liberté, de l’acceptation ou du refus de la relation par un individu. C’est justement ce que montre ce manga, et c’est plutôt neuf et original je trouve.

      A chacun de se faire son opinion après tout.

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    • Répondu par Anonyme le 25 mai 2013 à  14:10 :

      C’est le problème de toutes les critiques d’Animeland depuis des années : une lecture totalement artificielle, qui ne cherche plus jamais à aller rien qu’un peu au fond des choses. J’ai lu la chronique présente dans le magazine, elle n’aborde rien et se complaît dans cette seule interprétation erronée de la tentative de viol pour justifier une note moyenne. Il n’y a aucune argumentation, et ça se ressent encore plus dans la chronique de 5 lignes présente sur le site du magazine.

      C’est vraiment dommage de voir le magazine désormais réduit à ce manque total d’analyse, voire à un manque total d’un minimum de documentation avant d’écrire (quand on voit, dans les "chroniques" - résumés, plutôt - de 5 lignes présentes sur leur site, que leur chroniqueur n’a même pas capté que le tome 5 de Virtus était le dernier, ou qu’il ne sait même pas que Lim Dall-Young n’est pas dessinateur mais scénariste - cf chronique du tome 1 de Cimoc - , ça en dit long sur l’approfondissement de ce qu’ils écrivent...). J’ai envie de dire que c’est honteux pour le premier magazine historique français sur le sujet, celui qui devrait montrer l’exemple.

      Et puis, Animeland est le seul à magazine à avoir été si mitigé, je crois. Et quand on voit l’absence d’arguments du magazine, on voit vite de quel côté il vaut mieux se ranger ;)

      Donc moi je rejoins totalement la réponse d’Aurélien. Rika n’y est certainement présentée comme responsable de ce qui lui arrive, on voit justement très bien qu’elle est victimisée, à partir du moment où elle se rend compte qu’elle est sur une mauvaise voie. Le message de la mangaka (un message préventif envers les lectrices, leur signifiant de faire attention à leur comportement, qui peut les amener dans des situations très délicates) est pile l’inverse de ce qu’avance Animeland. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire rien qu’un peu attentivement le passage, et pas lire en diagonale. Ce qu’Animeland doit faire vu les erreurs récurrentes qui parsèment leurs chroniques. Peut-être même qu’ils ne lisent pas du tout certains tomes qu’ils chroniquent, quand on voit sur leur site qu’ils répètent sans cesse la même chose sur les derniers tomes de Que sa volonté soit faite, via des chroniques de 2 lignes qui se contentent de dire "c’est moche et l’histoire est inintéressante".

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