C’était couru : les votes de l’Académie émanant essentiellement de professionnels américains, c’est souvent les créateurs de proximité qui sont élus. Persepolis avait toutes les chances de se faire « ratatouiller ». C’était déjà le cas en 2003 pour les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet qui avait en face de lui Le Monde de Nemo de Pixar, déjà.
Interrogée par la télévision, Marjane Satrapi avait pris la mesure du challenge dès avant la cérémonie, soulignant l’incroyable parcours conduit jusqu’ici et qui s’est achevé il y a quelques jours par un double César (meilleur premier film et meilleure adaptation), après un Prix du jury à Cannes l’année dernière. Plus que tout, c’est le public qui a sollicité le film qui rassemble jusqu’à présent plus de 1,2 millions de spectateurs rien qu’en France.
Effectivement, toute équipée a une fin, même si l’on a, comme Marjane, un patronyme conquérant (Satrapi évoque paraît-il la notion de « province conquise » en perse).
Cela dit, la France –ou plutôt une certaine idée de la France- sort vainqueur de cette édition qui voit le couronnement de La Môme d’Olivier Dahan [1] avec deux Oscar : Meilleure actrice pour Marion Cotillard et celui du meilleur maquillage.
Se consolera-t-on en se disant que Ratatouille est un hommage à la France, lui aussi ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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[1] Dahan avait fait travailler Régis Loisel sur Le Petit Poucet produit par Jean-Pierre Dionnet et avait été membre du jury du prix de la meilleure BD adaptable au cinéma en 2005, sous la présidence de Jean Van Hamme.
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