Avec les annulations en cascade qui pleuvent depuis le début de la crise du coronavirus, on finit presque par s’habituer à ces communiqués pénétrés de résignation. Ces derniers jours ont été durs pour l’événementiel en France et mettent un sacré coup au moral des festivaliers de tout poil. Pas de Vieilles Charrues (l’année de Céline Dion en plus...), pas de Hellfest et... pas de Japan Expo. Les geeks sont vénères.
Autant de festivals références dans leurs domaines, et d’ampleur colossale : la Japan Expo est la plus grande convention française autour de la culture pop, et un véritable rendez-vous pour tous les amateurs de manga, de jeu vidéo, d’anime, de Fantasy et de science-fiction et de culture web depuis 1999.
Qui plus est, cette année la tête d’affiche des invités annoncés promettait un événement exceptionnel : Tsukasa Hojo, l’auteur entre autres de City Hunter. Voilà qui rajoute à la frustration. Sur les réseaux sociaux, l’équipe du festival a annoncé être déjà en négociation avec les intervenants pour résoudre au mieux la crise et limiter au maximum les dégâts, et nous donnent en attendant rendez-vous en 2021 pour la prochaine édition.
Suite à l’annonce, les messages de soutien ont inondé les réseaux sociaux, preuve s’il en fallait de l’importance de l’événement pour son public. "Bon courage à vous, à très vite", "force et courage", l’heure est à la compassion. Mais une question revient régulièrement, celle des remboursements de billets. L’interrogation se pose pour tous les festivals, et au-delà de savoir comment rembourser les festivaliers qui avaient réservé (on souhaite aux organisateurs une bonne assurance annulation...) c’est aussi la question de la survie de l’événement qui se pose.
Sans une aide de l’État, ces festivals vont se retrouver en très grande difficulté car ils doivent faire une croix sur leur rentrée d’argent annuelle. Et si on imagine bien que les contrats courts et les intermittents sollicités pour la durée du festival seront simplement annulés, qu’en est-il des salariés à l’année et des avances versées aux prestataires ? Le ministère de la culture a annoncé une aide d’urgence de 22 millions d’euros au bénéfice des organisations touchées par la pandémie, mais ce chiffre risque bien d’être insuffisant vu le manque à gagner de certains événements.
L’État paiera a dit l’autre, « peu importe le prix ». On demande à voir.
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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