Paulette, étudiante en sociologie le jour, est justicière à ses heures perdues la nuit. Comme tous les super-héros, elle a du mal à gérer sa double vie. Pas facile de réviser ses examens quand les malfrats règnent sur la nuit, qu’une multinationale cherche à exploiter votre image, sans compter la pression médiatique ! Mais le vrai hic est que Paulette, lorsqu’elle boit la moindre goutte d’alcool, ne maîtrise plus la situation et a tendance à vite craquer pour les beaux et mauvais garçons qui la rendent toute chose !
Ce n’est pas sa première apparition. En effet, les formes généreuses de Paulette Comète sont déjà apparues dans L’Oreille gauche, petit livre de 24 pages sorti chez Le Cycliste en 2000, puis dans le magazine Psikopat, dans Francis Blatte et enfin dans Pilote (publié en 2009).
Mathieu Sapin développe ici un récit décalé aux allures parodiques. Comme la plupart des super-héros, Paulette Comète a un talon d’Achille : en l’occurrence, son incapacité à boire une goutte d’alcool sans effet secondaire lubrique… Le plaisir de l’écriture du créateur de Supermurgeman transpire dans les dialogues et les aventures rocambolesques que vivent les personnages. De prime abord assez désinvolte, la narration est en fait très structurée.
On retrouve l’influence du Spirit d’Eisner dans le graphisme de Christian Rossi qui, pour l’occasion, arbore un trait radicalement différent de celui de W.E.S.T., c’est-à-dire plus rond, plus humoristique et plus second degré. Il s’affranchit avec brio des contraintes d’une mise en page en gaufrier de 9 cases.
Sans être révolutionnaire, cet album est, assurément, un plaisant divertissement.
(par Laurent Boileau)
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