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Pauvres zhéros - par Baru & Pierre Pelot - Casterman

Par David TAUGIS le 20 juin 2008                      Lien  
Trop noir, trop cliché, trop misérabiliste. Le roman de Pierre Pelot, adapté par Baru, ne passe pas en BD. Un récit par ailleurs parfaitement rythmé.

Pierre Pelot, écrivain particulièrement prolifique et polyvalent, avait signé un roman noir débuté au retour d’un centre de santé ou se trouvaient entre autres des enfants qui semblaient maltraités.
A l’aide d’une galerie de personnages très marqués et peu originaux (le débrouillard repris de justice, la mère hystérique, le gendarme, le directeur pataud, son adjointe sadique...) il semble avoir voulu se payer tout un système, avec une trame de disparition d’enfant moyennement passionnante.

Le travail de Baru, ici en couleurs vives et faciès toujours aussi amochés, fait ressortir les tensions et les relations violentes dans cette petite ville de l’Est.

Mais entre l’enquête "policière" (gendarmière, devrait-on dire) molassonne et les excès divers de Pelot, on peine à croire vraiment à une histoire surtout basée sur l’opposition entre les uns et les autres.
Parmi les lubies vengeresses de l’auteur, des chats sanguinaires au camionneur terroriste, en passant par l’enfant trisomique capable de parcourir seul des kilomètres, aucune n’est crédible, et c’est bien tout le problème de ce roman graphique qui pâtit avant tout de l’invraissemblance de son propos. Pauvres zhéros - par Baru & Pierre Pelot - Casterman

(par David TAUGIS)

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Code EAN :

Casterman ✏️ Baru
 
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4 Messages :
  • Pauvres critiques
    22 juin 2008 17:03, par Étienne Davodeau

    L’adaptation de romans en bande dessinée fait rage ces temps-ci.
    Avec plus ou moins de bonheur.

    Il se trouve que j’ai lu récemment celle du roman de Pelot par Baru.

    Ce "Pauvres zhéros" est, de mon point de vue, une authentique réussite.

    Je n’ai pas l’habitude d’intervenir beaucoup sur les sites dévolus à la bande dessinée. Et mon intention n’est évidemment pas de voler au secours de Baru, qui n’en a vraiment pas besoin.

    Je souhaite simplement mettre en garde les lecteurs d’ActuaBD :
    L’article ci-dessus prouve simplement que son auteur n’a rien compris à l’acuité de ce livre plein d’énergie et de colère.

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    • Répondu par Jean-Luc Cornette le 22 juin 2008 à  20:21 :

      Alors que, contrairement à Etienne Davodeau, j’interviens de temps à autre sur ce site, il m’est difficile de le faire à propos d’une critique d’album. La critique, quoique toujours subjective, se justifie d’elle-même. Elle est salutaire.
      Mais, à l’instar d’Etienne, j’ai également été consterné par le manque d’à-propos de celle ci-dessus. Et du coup, je me permets d’intervenir à mon tour.

      Baru, en adaptant Pelot, remet en question sa vision toujours sociale et toujours tellement humaine de l’Est de la France. Ici, par une autre construction, plus proche de l’intrigue policière, et aidé par le regard différent de Pelot, l’auteur nous donne une oeuvre dont le rendu d’une réalité noire, la violence et l’intégrité force le respect.
      Nous avons une fiction construite sur le constat non-aseptisé d’une société et de ses petits dérapages et faits-divers qui conduisent quelquefois au drame et à l’horreur. Son dessin, de plus en plus expressionniste, fait de Baru une sorte de Jérôme Bosch dont l’approche du fantastique serait remplacée par une vision aigue du réel.

      Un grand livre, dérangeant et difficile à regarder de face par tous ceux qui préfèrent se réfugier dans les faux mondes théâtralisés et stéréotypés à l’extrême où les émotions doivent automatiquement être simples et ne pas bousculer.

      Un livre percutant ! Un livre qu’il faut lire !

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 22 juin 2008 à  21:32 :

        Pauvre Jean-Luc Cornette, qui se sent obligé de mettre un "s" à critique à partir du moment où il en lit une qui ne lui a pas plu.

        Il est intéressant que Davodeau (très correct, quant à lui), comme Cornette, s’expriment et avancent une opinion contraire à celle de notre chroniqueur. C’est nécessaire et salutaire. Mais cela n’invalide pas pour autant la chronique.

        Personnellement, j’aime bien les critiques de David Taugis car il est entier et sincère. On peut ne pas être d’accord avec lui sans l’insulter pour autant, M. Cornette. Peut-être n’a-t-il pas bien compris les intentions de Baru (est-ce son défaut de jugement, ou est-ce l’œuvre ? Je n’en sais rien) ou alors, il les a trop bien comprises...

        Maintenant, je vais le lire cet album. On tient peut-être là une "Bataille d’Hernani" !...

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        • Répondu par Jean-Luc Cornette le 22 juin 2008 à  22:31 :

          Cher Didier (j’arrêterai avec l’adjectif « pauvre » car mon propos n’est pas d’être insultant),
          Peut-être me suis-je mal fait comprendre ? Il va de soi que je ne suis pas du tout sur la même longueur d’onde que David Taugis à propos de cet album. Mais il va de soi, également, que je ne me permettrai jamais de mettre en question sa légitimité quant à ses critiques avec « s », ni à celle-ci en particulier. Je ne partage pas son avis, c’est tout. La chose qui m’ennuie le plus dans la critique de Taugis, c’est qu’elle pourrait décourager des lecteurs d’approcher une oeuvre d’une telle qualité. Et cela serait dommage. Car, tout comme Taugis, je suis parfaitement sincère lorsque j’affirme que « Pauvres Zhéros » est un livre qui mérite d’être lu. Toi-même, tu vas lire ce livre. Et j’en suis heureux. Et si cela peut te rassurer, Olivier Mimran, dans dBD, a un avis exactement similaire à celui de David Taugis. Et je ne l’insulterai pas plus que je n’ai insulté David Taugis.

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