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Payer pour devenir un héros de BD ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 août 2005                      Lien  
On connaît ce métier très lucratif qui consiste à « placer » des produits et de marques reconnaissables dans les films. Les producteurs amortissent de plus en plus souvent leurs productions en faisant payer les entreprises pour que le héros du film utilise leur marque de téléphone portable ou leur automobile. Des villes, des régions ou des institutions, comme l'armée par exemple, prêtent leurs infrastructures à des films pour qu'elles soient montrées positivement dans le déroulement de l'histoire.

Dans la BD aussi, il est arrivé que des créateurs rentabilisent les citations de marque dans leurs cases [1].

Mais dans Le Monde daté du jeudi 18 août 2005, un article de Thomas Sotinel raconte comment, aux Etats-Unis, les auteurs de romans à succès sont passés à la vitesse supérieure en mettant aux enchères le patronyme de leurs héros. Vous vous appelez Duchmol et vous avez du fric ? Pour une poignée de dollars, vous pouvez faire en sorte qu’un héros du nouveau roman de John Grisham ou de Stephen King porte votre nom.

La pratique commence à se répandre et parmi les auteurs très vendeurs qui ont mis ainsi leurs personnages aux enchères, il y a Neil Gaiman et Michael Chabon [2].

Mais il convient de préciser qu’ici, c’est pour une cause sociale hautement recommandable : ces deux auteurs, ainsi que plusieurs de leurs amis, essaient de récolter des fonds pour des oeuvres de bienfaisance comme le Comic Book Legal Defense Fund (un groupe anti-censure de défense des professionnels des comics) ou le First Amendment Project, une organisation de défense de la liberté d’expression. Tout le monde n’essaie pas de se faire plein de fric...

Mais la porte est ouverte à tous les usages et, qui sait ?, tous les abus. On peut facilement imaginer que certains éditeurs de BD rentabilisent leurs lancements en proposant à leurs lecteurs les plus nantis de se faire tuer par XIII, de faire racheter leur entreprise par Largo Winch, d’avoir leur avatar dans Donjons ou encore de se faire manger tout cru par un troll d’Arleston.

Après la BD people, la BD produit dérivé, la BD Loft est arrivée ! Vive le progrès !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Michael Chabon à la réception des Eisner Awards en 2004. Photo : (C) Comic-Con

[1Il y a certainement le cas de la série Costa de Jarry mais aussi, si nous ne nous trompons pas, Michel Vaillant de Jean Graton.

[2Le premier est l’auteur des BD Sandman et 1602, le second est l’auteur d’une fiction mettant en scène les fondateurs du comic-book américain comme Jack Kirby et Joe Simon, Les extraordinaires aventures de Kavalier et Klay (Robert Laffont), un roman qui a reçu le prix Pulitzer, et est également co-scénariste du dernier film des Spider-Man ; il est en outre co-scénariste d’une série anthologique de BD intitulée The Amazing Adventures of the Escapist, qui met en scène sous forme de comics le personnage de fiction inventé par les personnages de son roman, et qui paraît chez Dark Horse Comics - Will Eisner y a publié son tout dernier travail.

 
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