Ne surtout pas s’arrêter au titre, au dessin de couverture, voire même aux illustrations en général. Avec son trait totalement typé "indé", Anneli Furmark fait penser à certaines productions minimalistes du label québécois les 400 coups.
Mais l’histoire elle-même, une tranche de sa vie, entre 15 et 20 ans d’ici, s’avère immédiatement passionnante, prenante, vivante. Jeune peintre amateur un peu paumée, Hélène (l’auteure - traduction ou décalage du prénom) se retrouve dans une petite école d’art de seconde zone où elle côtoie des confrères pas plus accomplis, et fait des rencontres marquantes, notamment celle d’Irène, la plus douée de la promotion.
Avec ses commentaires fins et souvent profonds, la grande humanité de Furmark et des dialogues de premier ordre, Peindre sur le rivage évoque rien moins que le Journal de Fabrice Neaud. Certes, son graphisme rebutera les moins habitués à cette austérité revendiquée. Mais les mélanges de techniques et des couleurs constamment décalées créent un style original en diable.
Par-dessus tout, ces 160 pages d’autobiographie dessinée nous présentent une femme très attachante, d’autant plus que la décision qu’elle prend en fin d’album éclaire encore davantage ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
(par David TAUGIS)
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