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Perle Blanche T1 - Par Floc’h et Baldetti - Glénat

Par Thierry Lemaire le 31 octobre 2009                      Lien  
Ce qui est impossible en musique se rencontre parfois en bande dessinée. Avec Perle Blanche, une noire vaut une blanche dans cette histoire de capes et d'épées à la mode africaine.

Quelle est la sortie de l’automne qui « traite » de l’esclavagisme ? Oui, la suite des Passagers du vent, bien sûr, mais pas seulement. Avec Perle Blanche, le commerce négrier refait parler de lui, avec une dose d’aventure et de vaudou pour faire passer le goût amer des pratiques à éradiquer.

Perle est blanche et Blanche est noire. Les deux jeunes femmes vivent sur une côte d’Afrique, à deux pas d’une ville comptoir tenue par les Européens. Le lieu n’est pas précisé, la date non plus, même si l’on peut aisément deviner que l’action se déroule au XVIIIème siècle. Mais peu importe, là n’est pas le principal. Le nœud du récit tient dans le combat que mènent les deux héroïnes contre les acteurs de ce sombre trafic : le gouverneur, son inquiétant lieutenant, et en filigrane, les marchands autochtones, principaux pourvoyeurs d’esclaves.

Grains de sable dans la machine bien huilée du commerce triangulaire, Perle et Blanche utilisent tous leurs talents pour délivrer les prisonniers en transit dans ce port de la honte. Et quand les prouesses physiques ne suffisent plus, c’est le vaudou qui prend la relève. Mais l’arrivée d’un entomologiste au milieu de cette lourde atmosphère de rébellion va peut-être redistribuer les cartes. Et forcer le lieutenant du gouverneur a révéler sa vraie nature...
Perle Blanche T1 - Par Floc'h et Baldetti - Glénat
A la manière du film Viva Maria, mais dans lequel Jeanne Moreau serait noire et Brigitte Bardot rousse, Sébastien Floc’h s’amuse avec deux aventurières hautes en couleur. A la mise en scène très moderne où les réparties claquent au rythme des scènes d’action, le scénariste n’oublie pas d’ajouter un arrière-plan historique cohérent. On reconnaît bien là la patte des séries d’aventure Glénat.

On peut regretter que le passé des deux héroïnes ne soit pas abordé plus longuement. Mais pas facile de tout caser dans la première partie d’un diptyque. La faute peut-être au nombre important de personnages principaux. Cela n’empêche pas de prendre un grand plaisir à la lecture de cet album, dessiné avec talent par Laurence Baldetti. Son trait énergique aux perspectives subtilement déformées participe au rythme soutenu du scénario. Et permet quelques découpages spectaculaires qui fonctionnent parfaitement.

(par Thierry Lemaire)

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