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« Perpendiculaire au soleil », de Valentine Cuny-Le Callet, Grand Prix Artémisia 2023

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 janvier 2023                      Lien  
Pour les 15 ans du Prix Artemisia qui s’est donné comme mission de mettre en lumière la création féminine, c’est « Perpendiculaire au soleil », par Valentine Cuny-Le Callet (Ed. Delcourt) qui remporte la palme du palmarès 2023. Il est accompagné par quatre autres prix : Résilience, Humour, Fantastique et… Matrimoine qui distinguent également des autrices.

Le Prix Artemisia 2023, déjà couronné d’un Prix Fnac et doté d’une « mention spéciale » au Prix œcuménique de la BD, raconte la rencontre de l’autrice avec un jeune condamné afro-américain, lui-même artiste, aux États-Unis.

Ce petit bijou n’avait évidemment pas échappé à ActuaBD.com qui en avait fait son « Coup de cœur » en septembre dernier sous la plume de Charles-Louis Detournay :

Perpendiculaire au soleil est un livre d’une grande force. Il explore les limites de la condition humaine et jusqu’où les humains sont capables d’aller vers l’un des actes les plus barbares qui soient : tuer. Il se double d’une véritable rencontre, et d’une authentique démarche artistique. Une démarche d’ailleurs double car quand il semble ne plus y avoir d’espoir, n’est-ce pas l’autre qui nous aide à nous ressaisir ?

« Ce travail à quatre mains de plusieurs années pose des questions passionnantes sur la justice, la prison, les conditions d’incarcération..., dit le communiqué, c’est aussi un lieu d’expression pour le détenu, un espace où il peut se dessiner, contrôler son image, son identité... Deux sensibilités se connectent, le beau et l’utile se conjuguent, le dessin fait résonner l’Histoire. L’humanité qui se dégage de cet album bouleverse. »

« Perpendiculaire au soleil », de Valentine Cuny-Le Callet, Grand Prix Artémisia 2023

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Les autres lauréates sont :

-  Prix Artémisia Résilience : La Réparation, par Nina Bunjevac, éd. Martin de Halleux

L’artiste canadienne n’avait pas non plus échappé à ActuaBD. Dans sa chronique, Thomas Figuères écrit :

« Avec le pointillisme tout de noir et de blanc qui caractérise son style, Nina Bunjevac nous livre ainsi une expérience graphique mutique et puissante sur les pouvoirs cathartiques de l’écriture. Ce que la parole ne peut exprimer, la plume peut le transcrire et ce que la plume ne peut transcrire laisse à l’imaginaire de quoi se nourrir. »

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-  Prix Artémisia Humour : Roxane vend ses culottes, par Maybelline Skvortzoff, éd. Tanibis

Les premiers pas de Maybelline Skvortzoff avaient été remarqués par Jorge Sanchez sur ActuaBD :

Roxane mène une existence terne. Les soirées clopes-coke-rock s’enchaînent dans son petit appartement, sans que ses économies puissent maintenir ce train de vie.
Un jour, blasée par l’ennui et le besoin de pimenter son quotidien, elle décide de se lancer en auto-entrepreneuse dans un métier très prisé pour une clientèle bien select : la vente de culottes usées…

Ce pitch, qui avait de premier abord étonné le jury d’Artemisia, est suffisamment alléchant pour que vous ayez envie d’en lire davantage. On vous laisse y aller…

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- Prix Artémisia Fantastique : Le Bestiaire du crépuscule, par Daria Schmitt, éd. Dupuis (Aire Libre)

Là encore, voilà un titre qui n’était pas passé sous nos radars. Il avait même été labellisé « favori de la rédaction » par François Rissel :

Comment figurer l’imaginaire complexe d’un écrivain aussi incontournable qu’Howard Phillips Lovecraft ? Beaucoup d’auteurs et d’artistes se sont attelés à la tâche avec plus ou moins de brio. La proposition de Daria Schmitt avec « Le Bestiaire du crépuscule » est absolument convaincante car elle se concentre avant tout sur le texte et ses qualités littéraires sans se détacher des codes graphiques propres au registre lovecraftien.

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- Prix Artémisia du Matrimoine : Last Girl standing, par Trina Robbins, Bliss éditions

Évidemment que le vocable « Matrimoine » est la pour faire réagir. Il salue l’excellent ouvrage de Trina Robbins, figure majeure de la BD underground féministe américaine des années 1970, Last Girl standing paru cette année chez Bliss éditions. Voici ce qu’en dit le communiqué d’Artemisia :

« […] En 1972 elle lance, avec d’autres créatrices, les Wimmen’s Comix qui, pendant plus de vingt ans, publient des talents féminins, sans que la censure made in US ne vienne stopper leurs avancées. Sans la libre et joyeuse Trina, sans son passage décisif par Paris début 1970, pas de journal Ah !Nana… »

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Encore une jolie sélection du jury du Prix Artemisia qui montre que la moitié de l’humanité a autant de talent que l’autre, ce dont on n’a pas toujours l’impression quand on voit la liste des lauréats de pas mal de palmarès BD. Merci d’éveiller notre curiosité autant que nos consciences.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782413044932

Delcourt Atrabile Martin de Halleux Dupuis Bliss éditions ✏️ Trina Robbins ✏️ Valentine Cuny-Le-Callet ✏️ Nina Bunjevac ✏️ Maybelline Skvortzoff ✏️ Daria Schmitt Féminisme 🏆 Prix Artémisia
 
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