Lors de la conférence de presse du Festival d’Angoulême hier [1], Aymar du Châtenet, administrateur de l’Institut Goscinny, confirma les nouvelles dispositions du prix cette année : récompenser un pur scénariste (et non plus un scénariste-dessinateur, comme cela s’est passé dans les années précédentes) pour une œuvre parue dans l’année ou pour l’ensemble de son œuvre. « En distinguant Pierre Christin, les membres du jury ont souhaité couronner à la fois un album dont le récit est celui d’un itinéraire exceptionnel et le témoignage d’une époque fondatrice du 9e Art. Il a également voulu rendre hommage à un auteur qui, par son talent, la qualité et l’importance de son œuvre, a largement contribué à donner au scénario ses lettres de noblesses. »
Il est vrai que le scénariste de Valérian avait réalisé pour son 99e album, un scénario remarqué : « Est-Ouest se découpe en divers chapitres où trois couches d’histoires s’entrecroisent pour former un récit total, écrivait Clément Duval dans nos pages : l’Histoire, l’histoire de Pierre Christin, l’homme, et l’histoire de Pierre Christin, le scénariste. En arrière-plan nous avons les événements qui ont fait le monde et que nous apprenons sur les bancs de l’école : la Guerre froide avec les deux grands blocs qui s’affrontent, la France occupée, celle d’après-Guerre et celle des années 1960… »
Avec Pierre Christin, c’est un polyptyque de plus de 50 ans de bande dessinée qui se déplie : son duo avec Jean-Claude Mézières sur Valérian, à une époque où il signait Linus, en référence au personnage des Peanuts, son compagnonnage avec Enki Bilal pour qui il signe plusieurs albums-clés comme Les Phalanges de l’Ordre noir ou Partie de chasse, ou encore pour la regrettée Annie Goetzinger avec qui il réalise, entre autres, Les Demoiselles de la Légion d’honneur, Paquebot, ou L’Agence Hardy. Mais il signa bien d‘autres albums avec Jacques Tardi, Verne, François Boucq…
Le trophée du Prix René Goscinny -une sculpture de Robert Combas- sera officiellement remis au récipiendaire le samedi 26 janvier 2019 lors de la Cérémonie de Remise des Fauves d’Angoulême.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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[1] Nous vous détaillerons le palmarès demain.
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