Le scénariste avoue, avec une certaine humilité, avoir éprouvé beaucoup de difficultés à écrire cet album. « Pour la première fois, j’y tue un enfant, confie-t-il. Cela m’a coûté d’imaginer et d’écrire des scènes aussi tristes. J’ai toujours contourné la violence. Même dans les récits réalisés avec Enki Bilal (Partie de Chasse, Les Phalanges de l’Ordre Noir), où la violence y est plus métaphorique. Mais aujourd’hui le monde est devenu tellement violent... Et mon dégoût des Etats-Unis s’est malheureusement approfondi d’année en année. J’avais donc logiquement envie de traiter ce sujet ».
Pierre Christin admet avoir apprécié les films réalisés par Larry Clark. Les singularités des films de ce réalisateur sont incontestablement les côtés « trash » et sordide de son univers. Kids mettait, par exemple, en scène des adolescents écervelés face à la drogue et au sida. Elephant, le film réalisé par Gus Van Sant (et qui a décroché la palme d’or à Cannes, en 2003), fait également partie des références de Pierre Christin. On le comprend aisément : ce réalisateur y a représenté la violence avec tellement de justesse. Il a utilisé une narration tellement poétique que cela en est troublant...
Le récit concocté par le scénariste de Valérian se déroulera logiquement aux Etats-Unis. L’album, dessiné par Alain Mounier, paraîtra aux éditions Dargaud.
L’auteur travaille également sur un autre projet, destiné à André Juillard (Plume Aux Vents & Blake & Mortimer), ainsi que sur un nouveau roman.
En 1998, Christin avait signé, aux éditions Albin Michel, L’Or Du Zinc. Il s’agissait d’un roman de mœurs ayant pour cadre le « milieu aveyronnais » parisien qui a investi dans les bars et brasseries dès les années 30.
Pierre Christin placera l’intrigue de son nouveau roman dans le milieu universitaire. Longtemps professeur de journalisme dans une université bordelaise, le scénariste vient de cesser d’y enseigner. Il confie d’une voix amusée : « Maintenant, je peux enfin en dire ce que j’en pense ».
(par Nicolas Anspach)
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Photo (c) Dargaud.