On connaît tous cette histoire. D’un bout de bois anodin, Gepetto fabrique une marionnette d’enfant qui s’anime immédiatement. Mais au lieu de rester bien sagement avec son père d’adoption, le petit pantin va d’un piège à l’autre, en fonction de ses mauvaises rencontres. Ballotté entre des lieux étranges et des manipulateurs sans scrupules, Pinocchio finira-t-il par retrouver Gepetto et devenir un enfant sage ? Voire même finir par ressembler à tous les autres enfants, à savoir un vrai être humain ?
La BD aime ce conte, et les diverses interprétations de toutes sortes ne manquent pas depuis des années. Les versions parodiques ou adultes ont d’ailleurs pris le dessus ces derniers temps. Chauvel a choisi la fidélité à Carlo Collodi, et a mis de sérieux atouts dans ses bagages. Une belle couverture élargie parsemée de reliefs dorés, et surtout le dessin de Tim McBurnie qui s’empare du récit avec jubilation. Son trait plein de fougue et de dynamisme s’adapte à la profusion de décors changeants qui font le charme du conte. Il excelle aussi dans des couleurs d’une belle variété. Quant aux trognes des personnages secondaires, là encore, dans le mille !
Cette jolie adaptation mérite mieux que le statut attendu du cadeau-pour-les-fêtes-pour-enfant-pas-sage. La morale de Pinocchio, habillée d’une vision humaniste et gouailleuse, éveille autant les bons sentiments que l’esprit critique, et qui met avant tout en avant un immense esprit de solidarité.
(par David TAUGIS)
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