Si chacun est censé trouver, grâce à cet instrument, sa place dans la société, tout le monde se trouve du coup étroitement surveillé. Et une unité de police spéciale a pour mission d’arrêter les criminels en puissance, ceux dont le "psycho-pass" manifesterait des signes de potentiels passages à l’acte.
Nous suivons la troisième unité de cette Brigade Criminelle de la Sécurité Publique, menée par l’inspecteur Shinya Kôgami. Outre notre héros, plusieurs autres personnages parlent naturellement au lecteur familier de la série anime dont ce manga est dérivé. Mais ne pas connaître celle-ci ne posera pas non plus de problème dans la mesure où il s’agit d’une préquelle : les effets d’écho, plutôt discrets, valent plutôt effets d’annonce ou de références mineures.
Sur le fond, nous avons affaire à une trame policière compliquée par l’univers de science-fiction propre à Psycho-Pass. Nos personnages enquêtent sur une étonnante affaire mêlant trafic d’organes et disparition de cadavres. La tension vient de la pression que subissent les différents suspects. Car tous craignent de voir changer la teinte désignant leur état émotionnel et monter leur facteur criminel.
L’intérêt du titre réside dans le malaise créé par ce monde où les gens peuvent être condamnés par avance pour des crimes qu’ils n’auraient pas encore commis. Mais dans le cas présent, les limites de cet univers dystopique ne se sentent pas, tant du côté des criminels que du côté des enquêteurs. Une partie d’entre eux, les exécuteurs, sont en effet considérés comme de potentielles menaces pour la société.
Reste qu’au final, la lecture s’avère plutôt anecdotique. Si n’importe quel lecteur peut se plonger dans l’univers inquiétant de Psycho-Pass, pas sûr qu’il en sorte particulièrement enthousiasmé. On a pour le moment l’impression d’avoir affaire à une gentille déclinaison, pas à un titre portant son propre discours, ni sa propre vision du monde.
(par Aurélien Pigeat)
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