À l’écart, ce grand gaillard d’Otto ? Il s’en fiche. La musique occupe toute sa vie, enfin presque, si l’on prend en compte les courbes affolantes de Terry Workman, la bombe de sa classe. Surnommé "le Baron", Otto doit souvent affronter les moqueries de ses camarades, voire plus. Mais sa passion pour le Rock fait tout supporter, surtout quand il parvient à devenir un pilier de The Bank, la petite salle locale. Jusqu’à son embauche comme videur officiel.
Voilà donc le premier album du journaliste et dessinateur Derf Backderf, remarqué avec son second opus paru l’an dernier. Retrouver ces garçons gauches et entiers aux gestes élastiques n’est pas une surprise. Le style de l’auteur est déjà là, et ce mélange de précision et de candeur qui caractérise son graphisme.
Plus centré sur un récit d’apprentissage, Punk Rock et mobile homes offre à Backderf l’occasion d’évoquer les oppositions esthétiques de cette année 1980 aux USA : d’un côté, l’Arena rock, avec les groupes comme Boston, Styx, Journey... ; de l’autre, le punk des Ramones et la New Wave surtout venue d’Europe. Le parti-pris snobinard de Backderf qui va jusqu’à encenser Klaus Nomi est parfois pénible, mais l’ambiance générale reste très juste et pleine de sensibilité, avec les sarcasmes et les galères d’usage.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
Lire aussi la chronique de Mon ami Dahmer
Participez à la discussion