Des autocollants de visages de lutteurs de sumo. Partout en ville, sur des supports ou en des endroits assez improbables. Voilà le mystère dont s’est emparé Yûto Ogasawara, journaliste à Shûkan Kadokawa. Dans l’urgence, pour étayer son article, le jeune homme s’adresse à une agence effectuant des "expertises en tous genres". Il rencontre ainsi une jeune femme, Riko Rinda, dotée d’un sens de l’observation sidérant, de connaissances encyclopédiques dans n’importe quel domaine et d’un esprit de déduction à faire pâlir Sherlock Holmes.
Nous voici avec un manga d’enquête, au premier abord classique, mais qui se démarque par des personnages un peu atypiques par rapport aux propositions habituelles du genre. Nous ne sommes pas là, en effet, en présence de collégiens ou de lycéens, mais d’adultes, même si les héros demeurent jeunes. Le monde qu’ils appréhendent s’avère donc assez vaste et ancré dans une réalité sociale et politique plus creusée qu’attendue.
Ainsi, les enquêtes qui se déploient autour du motif de l’expertise relèvent, pour le moment, de l’arnaque, de la manipulation, et non de l’assassinat. La dimension policière et criminelle s’avère bien présente, mais s’inscrit plutôt dans le domaine de la malversation.
Les deux premiers volumes nous embarquent dans une étrange affaire, à tiroirs, où les faussaires occupent le premier plan. Tout en prenant le temps de présenter Riko, véritable centre de gravité du manga, à travers ses compétences hors-normes mais aussi son passé, ses motivations.
Au final, l’ensemble souffle le chaud et le froid. Si le cadre posé et le type d’enquêtes nous semblent intéressants, le processus de résolution des affaires n’échappent pas à certains clichés. Les démonstrations de force de Riko apparaissent ainsi parfois exagérées : il s’agit là de codes puissants du genre, parfaitement respectés, auxquels il faudra adhérer pour goûter l’aventure.
(par Aurélien Pigeat)
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